L’expert américain, Joseph Serencioni, affirme que le Yémen développe son propre arsenal de missiles, prévoyant une expansion de l’étendue de la guerre.
M.Serencioni a en outre nié les accusations selon lesquelles l’Iran fournit des pièces de missiles au Yémen à travers la contrebande.
« Nous pouvons dire que les atouts de la force militaire saoudienne au Yémen ont commencé à s’évaporer », a-t-il jugé. Selon lui, « l’Arabie a reçu le plus grand coup humiliant à son plan d’isoler l’Iran et d’invoquer Israël, qui a certainement tiré des leçons militaires de l’échec du système Patriot depuis 1991 ».
L’avis de M.Serencioni a été partagé par plusieurs médias et experts américains.
Le 6 décembre, l’hebdomadaire National Interest a écrit : comment les choses vont-elles évoluer « si les missiles Patriot échouent à assurer la protection face à toute confrontation présumée, et les Etats-Unis entrent dans une guerre basée sur une fausse confiance comme quoi ils jouissent d’une protection suffisante pour intercepter les missiles hostiles, alors qu’en réalité c’est tout à fait le contraire ».
Le 4 décembre, le magazine scientifique Popular Mechanics a lui aussi douté de la version officielle avancé par l’Arabie sur l’interception du missile yéménite qui a visé le 4 novembre 2017 l’aéroport du roi Khaled à Ryad. « Il semble que la dernière attaque au missile n’a pas été interceptée par le système de missiles américains Patriot », a noté Popular Mechanics.
Il en est de même pour le New York Times qui a publié le 4 décembre les résultats d’une enquête ayant duré un mois pour évaluer l’efficacité du Patriot après le 2ème tir du missile yéménite. « Les cinq intercepteurs ont échoué dans leur mission lors de l’attaque visant l’aéroport de Riyad », affirme cette enquête.
Les gouvernements mentent
Dans ce contexte, le chef d’équipe d’enquêteurs, Jeffrey Louis, a fermement condamné la performance technique du Patriot. Il a démenti toutes les allégations officielles, assurant que « les gouvernements mentent sur l’efficacité de ces systèmes, ou bien ils ne sont pas au courant de toutes ces informations…d’où notre sérieuse préoccupation ».
M.Louis a affirmé que le missile yéménite, Borkane 2-H, qui a visé l’aéroport de Ryad a pu induire en erreur les batteries de missiles (Pak-3). Les images des fragments prises à 12 milles du point de collision ont montré qu’elles appartenaient au corps de la fusée et à son moteur. Quant à la tête du missile, elle a continué son parcours vers la cible sans entraves, survolant la gamme de missiles intercepteurs pour exploser à la fin de la piste.
Arsenal des missiles yéménites
L’expert américain, Joseph Serencioni, note que les stocks de missiles yéménites remontent à plusieurs décenies. L’armée yéménite s’est équipée de plusieurs modèles de missiles Scud à propulsion liquide russe et des missiles nord-coréens Hwasong 5 et 6. Ces missiles ont subi plusieurs modifications depuis leur entrée en service.
Cependant l’Arabie accuse l’Iran et le Hezbollah d’avoir fourni des missiles yéménites à l’armée yéménite et aux forces d’Ansarullah qui défendent leur pays face à l’agression saoudo-US lancée contre le Yémen depuis mars 2015.
Traduit à partir d’AlMayadeen