La rencontre tenue sans préavis mercredi soir entre le prince héritier d’Abou Dhabi et le chef du parti al-Islah (Frères musulmans du Yémen) sous le parrainage du prince héritier d’Arabie saoudite a surpris les milieux politiques yéménites.
Cet entretien de haut niveau ne peut pas passer inaperçu. Il s’agit de la première rencontre entre Mohammad ben Zayed et les dirigeants des Frères musulmans, bête noire des Emirats, depuis le début de la guerre saoudo-US contre le Yémen.
Cette rencontre intervient après les derniers évènements, notamment l’avortement de la tentative du coup d’Etat contre Sanaa et la défaite des miliciens formés par les Emirats dans leur bataille pour s’accaparer de la côte ouest du Yémen.
La difficulté à laquelle ils font face au Yémen a poussé les émiratis à s’asseoir avec leurs ennemis, afin de trouver une issue à leur dilemme.
Selon l’agence officielle saoudienne SPA, les trois parties ont « passé en revue la situation au Yémen et les efforts destinés à y rétablir la sécurité et la stabilité ».
Le mouvement Al-Islah est lié à la confrérie des Frères musulmans. Il fait partie théoriquement de la coalition saoudo-US, mais a été très peu impliqué dans les combats qui opposent les mercenaires de la coalition aux forces yéménites (armée + Ansarullah).
Si l’Arabie saoudite n’a pas coupé tout contact avec les partis liés aux Frères musulmans, les Emirats arabes unis mènent une politique de « tolérance zéro » vis-à-vis de ce courant jugé proche du Qatar.
Une grave crise oppose depuis six mois l’Arabie saoudite, les Emirats arabes unis, Bahreïn et l’Egypte d’un côté et le Qatar de l’autre, motivée essentiellement par l’accusation contre Doha d’être proche des Frères musulmans.
L’Arabie saoudite et les Emirats ont classé les Frères musulmans comme une « organisation terroriste ».
Des forces d’Al-Islah sont présentes notamment dans la province de Maareb, à l’est de Sanaa, selon des sources militaires. Dans la crise du Golfe, de nombreux militants d’Al-Islah ont pris position en faveur du Qatar.
Le Yémen frappé par les bombes à fragmentation US
Sur un autre plan, deux femmes journalistes d’origine française ont réalisé un reportage au Yémen en empruntant la tenue des femmes yéménites et ont révélé que les bombes larguées sur la population sans défense étaient à sous-munitions fabriquées aux États-Unis.
Selon une autre dépêche, les avions de chasse saoudiens ont de nouveau lancé des raids aériens contre diverses zones au Yémen. Des localités situées à Harad et à Midi ont été bombardées à huit reprises. Une zone située à Baqem dans la province de Saada a été également touchés.
En riposte aux attaques incessantes de l’aviation saoudienne, l’armée et les Comités populaires du Yémen ont tiré des roquettes Katioucha sur un bastion des mercenaires soudanais dans un district situé à Jizane, leur infligeant des dégâts considérables.
Il est à noter que l’unité d’artillerie d’Ansarullah a pilonné un fief des mercenaires saoudiens au nord du désert de Midi et le point de passage d’al-Twal sur les frontières saoudo-yéménites.
Avec AlAkhbar + AFP + PressTV