Le président palestinien Mahmoud Abbas a accusé mercredi Donald Trump d’avoir « offert Jérusalem en cadeau au mouvement sioniste » et affirmé que les Etats-Unis n’avaient plus de rôle à jouer dans le processus de paix.
Devant les représentants de l’Organisation de la coopération islamique (OCI), réunis à Istanbul, dans sommet extraordinaire consacré à la reconnaissance par Washington de Jérusalem occupée comme capitale d’ « Israël », Abbas a insisté que « la poursuite des agressions israéliennes mènera l’Autorité palestinienne à renoncer aux accords conclus avec l’entité sioniste, dont l’accord d’Oslo ».
Le président palestinien a en outre appelé les pays qui prônent une solution à deux Etats à reconnaitre l’Etat de la Palestine et à mettre en place une nouvelle procédure internationale qui garantit l’application des résolutions de la légitimité internationale, vu que les Etats Unis ne sont plus aptes à jouer un rôle de médiateur dans les négociations.
« AlQuds est et restera éternellement la capitale de l’Etat de Palestine (…) Et il n’y aura ni paix, ni stabilité sans cela », a ajouté M. Abbas.
« A partir de maintenant, nous n’acceptons plus aucun rôle des Etats-Unis dans le processus politique », a-t-il ajouté. Et d’affirmer que Washington a toujours été « partial ».
« Il y a des lois appliquées aux Israéliens, et d’autres appliquées aux Palestiniens. C’est de l’apartheid. Le monde peut-il accepter un nouveau régime d’apartheid, 30 ans après la fin de l’apartheid en Afrique du Sud ? », a déploré le président palestinien.
Abbas a également estimé que le président américain Donald Trump « offre Jérusalem comme cadeau » au « mouvement sioniste », « comme s’il lui offrait une des villes américaines ».
A la dernière partie de son discours, le président Abbas a remercié le roi saoudien, Salman Ben Abdel Aziz, vu que ce dernier lui a assuré qu’il n’y aura pas d’Etat palestinien sans AlQuds comme capitale.
Erdogan appelle à la reconnaissance d’AlQuds
Président en exercice de l’OCI, le président turc Recep Tayyip Erdogan a appelé mercredi à la reconnaissance de l’Est Jérusalem AlQuds comme « capitale de la Palestine ».
« J’invite les pays qui défendent le droit international et la justice à reconnaître AlQuds occupée comme capitale de la Palestine », a déclaré le chef de l’Etat turc lors de l’ouverture du sommet.
« Israël est un Etat d’occupation. De plus, c’est un Etat terroriste », a-t-il également lancé, répétant que Jérusalem est « une ligne rouge ».
Avec la décision prise par le président américain Donald Trump, « Israël a été récompensé pour toutes les activités terroristes qu’il mène. C’est Trump qui a délivré cette récompense », a poursuivi M. Erdogan, assurant qu’il ne « renoncera jamais » à exiger une « Palestine souveraine et indépendante ».
Parmi la vingtaine de chefs d’Etat ayant répondu à l’appel de M. Erdogan figurent le président iranien Hassan Rohani, le roi de Jordanie Abdallah II, l’émir du Qatar cheikh Tamim ben Hamad al-Thani ou encore le Libanais Michel Aoun. Le président du Soudan Omar el-Béchir était également présent au sommet.
En froid avec la Turquie, mais ne pouvant esquiver un sommet consacré à Jérusalem, l’Egypte a envoyé à Istanbul son ministre des Affaires étrangères, Sameh Choukry.
Alors que l’Arabie saoudite, accusée de complicité avec Trump sur l’affaire d’AlQuds, était elle représentée à la réunion des chefs de la diplomatie par son ministre d’Etat en charge des Affaires étrangères, Nizar Madani.
L’annonce de M. Trump le 6 décembre a suscité une réprobation quasi-unanime dans le monde et des manifestations de colère dans plusieurs pays du monde arabe et islamique.
Sources: AlMayadeen, AFP