En Amérique latine, la Bolivie a qualifié par la voix de son représentant permanent à l’ONU la décision américaine concernant alQods d' »irresponsable ».
La Bolivie, membre non permanent du Conseil de sécurité, demandera une réunion publique urgente de cette instance onusienne si le président américain Donald Trump confirme une décision de transférer l’ambassade américaine de Tel-Aviv à Jérusalem, a déclaré mercredi son ambassadeur, Sacha Soliz.
« Nous allons attendre jusqu’à cette annonce » qui serait « une décision dangereuse et imprudente allant contre la loi internationale et les résolutions du Conseil de sécurité », a déclaré à des journalistes le diplomate bolivien.
« Si elle intervient, la Bolivie demandera à la présidence (japonaise) du Conseil de réunir au plus tôt une réunion publique sur ce dossier », a ajouté Sacha Soliz. « Si cette décision est prise, c’est une menace non seulement pour le processus de paix mais c’est aussi une menace pour la paix et la sécurité internationales », a-t-il conclu.
Pakistan: opposé sans équivoque
Le Pakistan, deuxième pays musulman le plus peuplé au monde et allié des Etats-Unis depuis la guerre froide, s’est dit « opposé sans équivoque » à la décision que doit prendre mercredi le président américain Donald Trump de reconnaître alQods comme capitale d' »Israël ».
« Le peuple et le gouvernement du Pakistan ont pris note avec grave préoccupation de la décision rapportée (dans les médias, NDLR) des Etats-Unis de déplacer son ambassade dans la ville occupée d’Al-Quds Al-Sharif, modifiant de ce fait le statut légal et historique de (cette) ville », a fait savoir le bureau du Premier ministre Shahid Khaqan Abbasi dans un communiqué.
Un tel pas, qui « constituerait une claire violation du droit international et de résolutions onusiennes », « mettrait de côté des décennies de consensus sur la question, saperait la paix régionale et la sécurité de même qu’il empêcherait toute perspective de paix durable au Moyen-Orient », insiste le communiqué.
Le gouvernement pakistanais, « opposé sans équivoque » à la décision que doit prendre mercredi Donald Trump de déplacer alQods, appelle les Etats-Unis à « s’abstenir » de toute action en ce sens.
La Turquie : convoquer l’OCI
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a averti mercredi que la reconnaissance d’alQods comme capitale d' »Israël » par Washington « ferait le jeu des groupes terroristes ».
« J’adresse d’ici un appel au monde entier : gardez-vous de prendre toute mesure qui viserait à modifier le statut légal » de Jérusalem, a lancé M. Erdogan.
« Personne n’a le droit de jouer avec le destin de milliards de personnes pour satisfaire ses envies personnelles », a mis en garde le dirigeant turc, affirmant que Jérusalem était « la prunelle des yeux de tous les musulmans ».
Rappelant avoir dit au président américain Donald Trump sa « préoccupation » devant la mesure qu’il devait annoncer mercredi, le souverain jordanien a estimé qu’il était désormais « impératif de travailler en vue de parvenir à un règlement de paix entre les Palestiniens et les Israéliens ».
Un tel règlement doit permettre aux Palestiniens « d’établir un Etat indépendant à côté d' »Israël » avec Jérusalem-Est comme capitale », a-t-il ajouté.
Auparavant, le porte-parole de la présidence turque Ibrahim Kalin, a annoncé l’intention du président de la République de convoquer un sommet extraordinaire de l’Organisation de coopération islamique (OCI) pour permettre aux pays musulmans d’agir de façon unifiée et coordonnée face à ces développements », cette réunion aurait lieu le 13 décembre à Istanbul.
Cette initiative risque de «précipiter la région et le monde dans un incendie dont personne ne sait quand il prendra fin», a de son côté averti le porte-parole du gouvernement turc Bekir Bozdag sur Twitter.
« La modification du statut de Jérusalem qui est protégé par des accords internationaux est susceptible de virer à la catastrophe, soit de nouveaux affrontements dans la région. Cette démarche ne sera profitable ni à Israël ni aux autres pays ni à la région », a-t-ajouté avant de poursuivre: «La Turquie suivra de près l’évolution de la situation».
« Personne ne doit s’attendre à ce que la Turquie donne son feu vert à l’apparition d’un nouveau statu quo dans la régions », a encore ajouté M. Bozdag.
Plus tôt, le Président turc, Recep Tayyip Erdogan, n’avait pas exclu une rupture des relations diplomatiques avec l’entité sioniste si les États-Unis reconnaissaient Jérusalem comme capitale de l’État hébreu. Le dirigeant turc a souligné qu’aux yeux des musulmans une telle reconnaissance officielle était une ligne à ne pas franchir.
Jordaniens et Palestiniens: convocation de la Ligue arabe
Le roi Abdallah II de Jordanie a de son côté souligné que la ville sainte était « cruciale pour la stabilité » de la région.
Les délégations palestiniennes et jordaniennes à la Ligue arabe ont demandé mercredi une réunion d’urgence des ministres des Affaires étrangères pour discuter de la décision américaine de reconnaître alQods comme capitale d' »Israël », a-t-on appris auprès de l’institution panarabe.
Cette réunion au niveau ministériel devrait se tenir samedi, selon une source diplomatique, après une première réunion mardi qui a rassemblé les délégués permanents des Etats membres.
Source: AlManar + Agences