La polémique autour du chiffre des militaires américains se trouvant en Syrie revient au devant de la scène.
Dernier épisode : les Etats-Unis avancent vouloir rapatrier plus de 400 soldats américains du corps des Marines de Raqqa, ancien fief de Daech, libéré par les milices kurdes des Forces démocratiques syriennes, avec l’aide de la Coalition internationale menée par les Etats-Unis.
« Plus de 400 Marines se préparent à rentrer chez eux » après la défaite « de l’EI dans son ancienne capitale », a indiqué sur Twitter le colonel Ryan Dillon, porte-parole de la coalition internationale.
Cette annonce intervient au moment où le chiffre exact des militaires américains se trouvant en Syrie fait l’objet de suspicions chez les autres acteurs concernés par la crise syrienne, en raison des différentes versions en provenance des responsables américains eux-mêmes.
Depuis qu’elle est intervenue dans le nord syrien avec pour objectif affiché d’assister les milices à majorité kurde des Forces démocratiques syriennes dans la lutte contre Daech, Washington faisait état de la présence de 500 marines américains.
Questionné au cours d’un point de presse au Pentagone sur le nombre de soldats américains déployés en Syrie, le chef de la Coalition James Jarrard a d’abord répondu: «Nous avons (…) un peu plus de 4.000 soldats américains en Syrie actuellement, qui soutiennent les efforts contre Daech et appuient les FDS». Avant de se reprendre.
Lundi, le Pentagone a publié de nouveaux chiffres sur le nombre de soldats américains déployés à l’étranger, faisant état de 1.720 soldats en Syrie.
Pour les experts, cette différence ne peut être qu’un lapsus.
Selon le politicien russe Alexander Assafov , il y a leurre de la part des Américains sur le chiffre exact de leurs soldats en Syrie et il y aurait quelque 2000 soldats américains stationnés dans ce pays.
«Les Etats-Unis font exprès de mentir et ils vont augmenter leurs forces dans la région où ce sont les forces aériennes russes qui ont vaincu les terroristes», précise-t-il.
Et M. Assafov de poursuivre, selon l’agence russe Sputnik : « Ce n’est pas la première fois que les Etats-Unis cachent le chiffre réel de leurs soldats. Il leur arrive fréquemment de désigner des éléments militaires comme étant des ingénieurs ou des mentors dans des missions humanitaires. Ainsi Washington tente de créer un espace d’informations pour donner la fausse impression qu’elle ne participe pas au combat ».
Selon lui, les Etats-Unis ne quitteront pas la Syrie et continueront à soutenir les groupuscules illégitimes pour exercer leur influence sur le cours des évènements et réaliser leurs objectifs.
« Nous devons nous attendre à une croissance de l’activité américaine… Les Etats-Unis vont continuer à soutenir la formation d’un Etat kurde dans le nord syrien et la position des Kurdes en général. L’important est que les Etats-Unis pourraient très bien déclencher un nouveau conflit », en Syrie, a prévenu M. Assofov.
En effet, depuis l’entrée des Américains en action en Syrie, avec pour prétexte de lutter contre Daech, les milices kurdes ont agrandi la superficie des terres qu’elles occupent, empiétant sur celles qui appartiennent aux tribus arabes originaires de cette région.
Pour l’expert russe, les Américains n’en ont cure de faire perdurer la tension dans la région et d’en générer une nouvelle.
Il a dit s’attendre à ce qu’ils envoient davantage d’armes aux Kurdes, contrairement à leurs assertions adressées aux Turcs de leur avoir arrêté la livraison d’armes.
Force est de constater que le porte-parole de la Coalition continue d’alimenter le doute sur le chiffre des militaires américains en Syrie, et évite d’indiquer le chiffre de ceux qui restent. Il se contente de partager le communiqué de la Coalition. Le bataillon des Marines « a soutenu les forces partenaires de la coalition avec des frappes d’artillerie dans la lutte contre l’EI à Raqqa. Avec la libération de la ville (…), l’unité a reçu l’ordre de rentrer. Son remplacement a été annulé », précise ce communiqué .
« Nous réduisons les forces de combats là où cela fait sens, mais nous allons poursuivre nos efforts pour aider nos partenaires syriens et irakiens à maintenir la sécurité », ajoute-t-il.
« Les forces qui restent (sur le terrain) vont continuer à travailler avec nos forces partenaires pour vaincre ce qui reste de l’EI, et empêcher leur résurgence », est-il précisé.