La Russie a opposé jeudi son veto contre une résolution présentée par les États-Unis qui visait à renouveler pour deux ans le mandat du Mécanisme conjoint d’enquête (JIM), mis en place par l’OIAC et l’Onu et qui expire le 17 novembre, sur les attaques chimiques à Khan Cheikhoun, en Syrie.
Selon Moscou, en jouant leur «spectacle» sur le prolongement du mandat des experts chargés d’enquêter sur les attaques chimiques en Syrie, les alliés de Washington souhaitent exclure la Russie du règlement politique dans ce pays.
Les États-Unis ont présenté au Conseil de sécurité de l’Onu leur projet de résolution sur le prolongement du mandat de la commission d’enquête sur l’utilisation d’armes chimiques en Syrie afin de remettre en question le rôle de Moscou dans le règlement politique de ce pays, a déclaré vendredi l’ambassadeur russe à l’Onu, Vassili Nebenzia.
M. Nebenzia a fait remarquer que son homologue britannique avait «lâché le mot» en disant que la Russie n’avait pas sa place dans le processus politique en Syrie, et c’est là, selon le diplomate russe, la raison du «spectacle» joué à l’Onu, dont l’objectif serait de «remettre en question le rôle de la Russie dans le processus politique du règlement syrien».
11 pays ont appuyé le projet proposé par les États-Unis. La Russie et la Bolivie ont voté contre, la Chine et l’Égypte se sont abstenues.
«La Russie a tué le Mécanisme conjoint d’enquête», a alors argué l’ambassadrice américaine auprès de l’ONU, Nikki Haley.
Avant le vote sur le projet américain, Moscou a rappelé son propre projet de résolution sur l’enquête des attaques à Khan Cheikhoune suite au refus des membres du Conseil de sécurité d’examiner sa proposition.
La Bolivie a déjà exhorté le Conseil de sécurité de l’Onu à revenir sur l’examen du projet de résolution russe malgré la décision de Moscou de le retirer. Le représentant de la Russie, Vassili Nebenzia, a de nouveau soumis le projet russe au Conseil de sécurité.
L’opposition syrienne a annoncé, le 4 avril 2017, qu’une attaque aux armes chimiques aurait fait 80 morts et 200 blessés à Khan Cheikhoune, dans la province d’Idlib, accusant les troupes gouvernementales syriennes d’être à l’origine de cette dispersion chimique.
Tout en reconnaissant avoir bombardé un dépôt d’armements, le commandement syrien a rejeté la responsabilité de l’incident sur les rebelles syriens et leurs alliés, les accusant de stocker des agents chimiques.
Damas assure constamment que le recours aux armements chimiques ne lui est d’aucune utilité militaire, d’autant qu’elle a démantelé son arsenal chimique puis l’a livré à l’OIAC.
Ce sont surtout les puissances occidentales qui ont besoin de cette accusation, pour harceler le pouvoir syrien.
Source: Avec Sputnik