Chaque fois qu’une nouvelle administration américaine prend ses fonctions à la Maison Blanche, elle propose une certaine vision pour un règlement au conflit israélo-palestinien, sans jamais la mettre à exécution. Pour la simple raison que les Américains ne sont pas prêts à faire pression sur les Israéliens, lesquels se considèrent assez en position de force pour ne pas admettre les droits du peuple palestinien. Mettant toujours de l’avant leurs craintes sécuritaires.
Ces derniers, il est question que le président américain a élaboré la sienne. Avec son tempérament impulsif, on croirait qu’elle a toutes les chances de voir le jour. D’autant que la vision est totalement brouillée, et plusieurs versions sont jetées à table.
Un Etat?
Et d’après ce qu’en dit le chef de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, serait basée sur la solution d’un seul Etat et non de deux Etats.
Selon le journal libanais al-Akhbar, il en a informé certains responsables palestiniens.
«L’image du prochain compromis ne s’inscrira pas dans la cadre des deux Etats, mais dans celui d’un seul Etat, conjointement avec les Israéliens, sans qu’il ne soit annoncé juif, mais un Etat démocratique,…, dans lequel l’AP gouvernera les zones qui ont été accordés aux Palestiniens par les accords d’Oslo dans le cadre d’une auto-détermination, sans toutefois permettre le retour des réfugiés palestiniens», a écrit ce lundi Al-Akhbar, citant des sources palestiniennes.
La proposition est bien suspecte, d’autant qu’elle va à l’encontre de ce que M. Abbas venait de dire samedi dernier, lors de la 13ème célébration annuelle de la mort du leader Yasser Arafat .
Dans son discours prononcé via écran à Gaza, il avait indiqué qu’il œuvrait de concert avec le président américain Donald Trump «pour parvenir à un accord de paix , sous les conditions de la légitimité internationale, de l’initiative arabe, du règlement à la base des deux Etats, des frontières de 1967, et avec comme capitale Jérusalem de l’Est ».
Ayant fait part d’efforts américains entrepris durant ces dix derniers mois pour mettre fin au conflit , le quotidien américain New York Times a aussi rapporté que les experts s’attendent à ce que la solution des deux Etats reste de vigueur. Surtout que l’émissaire américain pour la paix, Jason Greenblat avait signifié que Washington n’a pas l’intention d’imposer son plan aux protagonistes concernés, ni même un calendrier.
La transaction de Jared Kushner
Il n’est pas non plus question de la solution d’un seul Etat dans « la transaction du siècle », telle quelle est baptisée par les médias israéliens, d’après l’agence palestinienne Sama News.
Elle aurait été présentée par le conseiller de Trump et son gendre Jared Kushner au roi saoudien Salmane et propose comme condition préalable des négociations directes entre Israël et les Palestiniens, sous l’égide régional, avec en même temps des pourparlers réalisés en parallèle en vue d’une normalisation totale entre Israël et les Etats arabes.
Dans son deuxième point, elle évoque une progression graduelle vers la solution des deux Etats, tout en concédant à l’armée d’occupation israélienne de rester tout de même déployé tout au long de la vallée du Jourdain , alors que les négociations sur le statut de Jérusalem al-Quds devrait être ajourné sine die.
En échange, l’Autorité palestinienne recevrait des régions supplémentaires de la zone C de la Cisjordanie occupée , ainsi qu’une aide financière généreuse de la part des Etats-Unis.
Il est dit selon Sama News, que M. Abbas ne va pas accepter cette transaction, sans toutefois vouloir couper les ponts. Il est dit aussi que M.Kushner a demandé au roi Salmane de le persuader de ne pas s’y opposer. Il l’en a surement informé lorsqu’il il l’a convoqué la semaine dernière à Riyad.
Quelque chose se mijote dans les coulisses, appréhendent des experts dans le conflit, qui grouille de tractations souterraines et d’ententes à double face. Ce qui permet de mieux comprendre la campagne d’acharnement menée contre l’Iran et le Hezbollah.