L’armée russe a déclaré que ses militaires surveillent de près la frontière entre l’Irak et la Syrie pour frapper les terroristes. Au moment où la Coalition dirigée par les Etats-Unis se presse de se réserver la prise de la province de Raqqa, fief de Daesh dans l’est syrien.
« Les troupes aérospatiales de Russie surveillent 24 heures sur 24 la frontière syro-irakienne au moyen des drones et d’autres systèmes de renseignement. Les avions russes sont prêts à immédiatement frapper les terroristes », a affirmé Sergueï Roudskoï, chef du commandement opérationnel de l’État-major général des Forces armées russes, indique l’agence russe Sputnik
Selon lui, la milice terroriste wahhabite Daesh (Etat islamique-EI) continue de transférer ses forces d’Irak en Syrie.
« Les terroristes de Daech continuent de quitter le territoire irakien pour aller en Syrie. Selon nos données, quelque 300 combattants de Daech sont déjà arrivés à Deir-ez-Zor en provenance de Mossoul », a-t-il indiqué ce mardi.
La course pour Raqqa
Cette position russe intervient alors que les Américains et les Français insistent pour annoncer leur volonté de prendre Raqqa. Comme s’il s’agissait d’un message adressé au Russes et aux Syriens de ne pas y intervenir!
Depuis Paris, le secrétaire d’état américain à la guerre Ashton Carter a assuré que les préparatifs pour isoler Raqqa, ont commencé, simultanément à l’offensive en cours sur la ville irakienne de Mossoul.
« Nous avons entamé les préparatifs pour isoler Raqqa », a déclaré M. Carter, en citant les victoires contre les jihadistes déjà obtenues dans la région de Raqqa: la prise de Manbij, en août dernier, par une coalition kurde et arabe soutenue par les Etats-Unis, et celle de Dabiq, reprise mi-octobre par des rebelles soutenus par la Turquie.
« Quelle force militaire va prendre Raqqa ? Le principe stratégique de la coalition est que ce doit être des forces locales efficaces et motivées, que nous devons identifier » et leur permettre d’intervenir, a précisé Carter, rappore l’AFP.
« Cela ne peut être fait que par des gens qui vivent ici. Car nous cherchons une défaite durable contre l’EI et une défaite durable ne peut pas être obtenue par des forces extérieures », a-t-il souligné.
A ses côtés, son homologue français Jean-Yves Le Drian a évoqué la « concomitance » des opérations prévues en Irak et en Syrie, sans pour autant s’engager sur un calendrier précis.
« Sur Mossoul les choses se déroulent à ce stade de manière tout à fait conforme à notre planification », a assuré Le Drian, répétant que la bataille serait « difficile ».
Pas de progrès à Mossoul
L’opération de libération de la ville de Mossoul (nord), contrôlée par Daesh depuis 2014, continue depuis le 17 octobre. Elle engage les militaires irakiens, les groupes de volontaires locaux, les milices peshmergas, ainsi que l’aviation de la coalition internationale dirigée par les États-Unis.
Selon le Pentagone, les forces de sécurité irakiennes progressent dans la bataille de Mossoul. Elles ont déjà repris aux djihadistes takfiristes de Daech un territoire de près de 800 km² depuis le début de l’opération.
Mais selon la Russie, qui suit l’évolution de l’opération à Mossoul, il n’y a pas de progrès notables de la coalition internationale.
« Nous suivons l’évolution de la situation près de Mossoul. Pour l’instant, la coalition n’a pas réalisé de progrès notables en ce qui concerne la libération ce cette ville des terroristes de Daech », a noté M. Roudskoï.
Encore une bavure de la coalition ?
L’armée russe a en revanche constaté qu’une énième bavure a été commise par la Coalition, tuant une soixantaine de civils et blessant de deux cent civils.
«Il y a de nombreuses preuves que la coalition dirigée par les Etats-Unis réalise des frappes aériennes dans des zones résidentielles, près des écoles et d’autres bâtiments d’infrastructure civils à Mossoul, ainsi que dans d’autres localités de la province irakienne de Ninive. Ainsi, plus de 60 civils, dont des enfants, ont été victimes de manœuvres de ce genre réalisées ces trois derniers jours. On parle également de plus de 200 blessés», a fait savoir le général Sergueï Roudskoï, chef du Commandement opérationnel principal de l’état-major de l’armée russe, le 25 octobre, selon le média russ RT.
Le 21 octobre dernier, les avions de la coalition internationale avaient bombardé un cortège funèbre dans la ville irakienne de Daquq, tuant des dizaines de personnes, dont des femmes et des enfants, a indiqué la Défense russe.
reprenant une information diffusée a grande échelle par des médias arabes qui avaient rapporté qu’une frappe erronée avait fait 20 morts et 45 blessés. Un bilan qui n’a cependant pas encore été confirmé.
Sources: AFP, Sputnik, RT