L’Iran a rejeté les accusations bahreïnies contre lui d’être responsable de l’incendie qui a interrompu momentanément samedi l’approvisionnement de ce royaume du Golfe en pétrole saoudien et qui a été qualifié « d’acte terroriste » par Manama.
« Visiblement, la seule chose que les responsables de Bahreïn ont appris à faire après chaque incident dans l’émirat, c’est d’accuser l’Iran », a réagi dimanche Bahram Ghassemi, porte-parole du ministère des Affaires étrangères iranien, dans un communiqué officiel.
« Ils doivent savoir que l’époque des accusations enfantines et des propos mensongers est révolue », a-t-il ajouté, en soulignant que l’Iran voulait « la stabilité et la sécurité de ses voisins ».
Dans un tweet, le ministre bahreïni des Affaires étrangères, Khaled ben Ahed Al-Khalifa, avait écrit que « La tentative de faire exploser le pipeline saoudo-bahreïni est une escalade dangereuse de la part de l’Iran, qui vise à terroriser les citoyens et à nuire à l’industrie mondiale du pétrole ».
Dirigé par la dynastie des Khalifa, proche des Saoud , depuis plus de deux siècles , le Bahreïn a fait l’objet d’une révolution populaire pacifique dans la foulée du Printemps arabe.
Les Chiites qui constituent la majeure partie de la population et des Sunnites étaient descendus dans les rues dans des manifestations monstre réclamant des reformes politiques en vue de démocratiser la vie politique dans ce pays.
Afin de perdurer, le régime a recouru à deux manœuvres mesquines : celle de la scission entre sunnites et chiites et celle d’accuser l’Iran d’être derrière ce mouvement de contestation.
L’Iran affiche soutenir les revendications du peuple bahreïni sans que cela veuille dire qu’il l’incite dans son action.
Des centaines de chiites ont été condamnés ces dernières années à de lourdes peines de prison, assorties parfois de déchéances de nationalité, et ont été chassés de leur pays. Dont des dirigeants religieux et laïcs.
Dans les verdicts prononcés, des accusations de violence sont mises de l’avance pour justifier ces lourdes peines.
Selon l’AFP, la défense civile a réussi à maîtriser l’incendie, qui s’était déclaré tôt samedi au niveau du village de Buri, à 15 km au sud de la capitale Manama, en collaboration avec la compagnie pétrolière nationale Bapco qui a interrompu le flux du pétrole dans le pipeline, selon le ministère.