Quinze organisations humanitaires se sont insurgées mercredi contre le blocus du Yémen qui entrave les opérations humanitaires dans ce pays au bord de la famine, appelant à leur reprise « immédiate » pour prévenir une « catastrophe ».
« Dans le contexte actuel de crise alimentaire aigüe et d’épidémie de choléra, tout retard dans le rétablissement de l’accès humanitaire pourrait coûter la vie à des femmes, hommes, filles et garçons à travers le Yémen », soulignent dans un communiqué ces organisations, parmi lesquelles Action Contre la Faim, Handicap International, Médecins du Monde, Oxfam, le Danish Refugee council et le Norwegian refugee council.
« Vivement préoccupées » après la décision de la coalition menée par l’Arabie Saoudite de fermer temporairement tous les points d’entrée au Yémen, « isolant de fait le pays », les ONG « réclament la reprise immédiate des opérations humanitaires, et demandent des réponses claires sur la durée prévue de cette fermeture et sur les conditions d’acheminement de l’aide humanitaire ».
Alors que la coalition avait « promis le maintien de l’accès de l’aide et du personnel humanitaires, les navires d’aide n’ont pas été autorisés à débarquer à Hodeida et au moins trois vols d’assistance humanitaire des Nations Unies se sont vu refuser l’autorisation d’approche depuis le 6 novembre », dénonce Johan Mooij, directeur pays de CARE, cité dans le communiqué.
La livraison de 1.200 tonnes d’approvisionnement en nourriture et fournitures médicales de l’ONU, acheminées depuis Djibouti vers le Yémen, a déjà été retardée, tandis que le prix des carburants grimpe, déplore encore le communiqué.
Or l’aide médicale et alimentaire « maintient en vie des millions d’enfants », souligne notamment Tamer Kirolos, directeur pays de Save the Children, autre signataire.
« Si l’accès est empêché, même pour une seule semaine, alors ce sera une catastrophe. C’est un scénario cauchemar, qui aura probablement pour conséquence la mort d’enfants », insiste-t-il.
Dans un communiqué séparé, Médecins sans frontières lance le même cri d’alarme et le même appel à l’Arabie saoudite, affirmant que depuis trois jours ses avions ne sont plus autorisés à atterrir dans ce pays où « l’accès aux soins est déjà extrêmement limité ».
« Cette interdiction empêche MSF de fournir de l’aide médicale humanitaire vitale pour la population », dit l’ONG.
Les Nations unies ont appelé mardi l’Arabie saoudite à mettre un terme à un blocus à l' »impact négatif considérable sur la situation (…) déjà catastrophique ».
Quelque sept millions de personnes au Yémen vivent dans des conditions proches de la famine.
L’Arabie saoudite justifie le renforcement du blocus contre le Yémen par un tir de missile yéménite contre l’aéroport international de Ryad au cours du week-end. Il s’agit d’une riposte contre les agressions saoudiennes quasi-quotidiennes contre le peuple yéménite.
Source: Avec AFP