Le renommé écrivain britannique David Herst a affirmé que le prince héritier Mohammad ben Salman contrôle les 2/3 du pouvoir politique, des finances et les médias en Arabie Saoudite, suite à ce qu’il a appelé « la nuit des horreurs » à Riyad samedi dernier.
Selon des sources fiables, l’écrivain bitannique révèle que l’arrestation du prince Walid ben Talal est justifiée à cause de son refus d’investir dans le projet Neom, la ville futuriste que Mohammad ben Salman compte construire.
Mais aussi, Walid ben Talal s’était également opposé à son cousin quand il lui a demandé publiquement de libérer Mohammad ben Nayef mis sous résidence surveillée .
Dans un article publié sur le site britannique Middle East Eye, M.Herst écrit que « ce qui s’est passé dans la nuit de Samedi était bien préparée », soulignant que « la chute du prince Metaab Ben Abdallah était prévu, pour que Ben Salmane puisse prendre le contrôle total de toutes les formations armées à l’intérieur du royaume, sachant qu’auparavant il s’est emparé de l’armée et du ministère de l’Intérieur en écartant l’ancien prince héritier Mohammad bin Nayef.
M.Herst a souligné que « les cheikhs des tribus ,dont les fils sont recrutés Dans la Garde nationale, ont été interdits de voyage et leurs actifs gelés » ajoutant que » ces mesures ont touché directement les cheikhs des tribus Matir et Otaiba, connus pour leur fidélité à l’ancien roi défunt Abdallah, et ce, afin d’empêcher toute tentative de révolte ou de division ».
Selon l’écrivain, « les médias sont désormais totalement sous le contrôle de Ben Salman, après l’arrestation des propriétaires de trois plus importants médias dans le monde arabe et non seulement en Arabie Saoudite, à savoir Saleh Kamel, le président de la chaine ART, le prince Walid Ben Talal, président et propriétaire de Rotana et cheikh Walid Al Ibrahim Malek, propriétaire de la MBC .
M.Herst a poursuivi que « les récents mouvements et arrestations visent à contrôler des fortunes », ajoutant que « les mouvements précédents de Ben Salman avaient pour but de prendre le contrôle du pouvoir, alors que les mouvements de la nuit du samedi ont pour but de prendre le contrôle des fortunes ».
M.Herst a passé en revue quelques-uns des biens des princes et des fonctionnaires arrêtés, afin de prouver la volonté du prince héritier de contrôler les richesses, notamment la fortune de Walid ben Talal estimé à 18 milliards de dollars selon le magazine Forbes. Ou encore l’arrestation du président de Saudi Telecom, le plus important fournisseur de téléphones mobiles dans le Royaume .
L’auteur estime que « ces mesures ont nui à toutes les branches de la famille royale », ajoutant qu »il suffit de regarder les noms des princes qui ont été arrêtés – Walid ben Talal, Abdel Aziz ben Fahd, Mohammed ben Nayef, Mansour ben Moqren pour le constater ».
M.Herst a indiqué que « les dernières mesures portent de nombreux risques politiques, mais plus important encore, ils comportent des risques économiques pour le Royaume. Quelles que soient les risques politiques qui peuvent résulter de cette accaparation des fortunes, il ne fait aucun doute que cette manière est des plus étranges pour encourager les étrangers à investir dans le Royaume ».
En effet, « les mesures adoptées par Ben Salman dans la nuit de Samedi sont préoccupantes pour tout investisseur étranger qui craint désormais d’avoir le même sort que ces princes au cas où il est en désaccord avec Mohammad Ben Salman ».
M.Herst s’est interrogé dans son article sur le feut vert américain accordé à Mohammad ben Salman envers ses récentes actions, notant que » dans ses derniers tweets, Trump a exprimé son souhait que les actions d’Aramco s’inscrivent dans la bourse de New York ». De même, le président américain a contacté le roi Salman et l’a félicité pour tout ce qu’il a accompli depuis son arrivée au pouvoir : des actions qui sont intervenues après la troisième visite de Jared Kouchner au Royaume cette année », et dont les raisons et la nature n’ont pas été dévoilées.
Par ailleurs, l’écrivain a évoqué dans son article, les répercussions de la démission du Premier ministre libanais Saad Hariri annoncée depuis Riyad, jugeant que « cette démission peut être liée à une tentative de joindre Hariri au groupe des princes et des ministres arrêtés, afin de contrôler une partie de sa richesse ».
Et de conclure : « Il n’y a plus de doute que Riyad est devenue la capitale de l’agitation au Moyen-Orient, et les actions du prince héritier, âgé de 32 ans, risquent fort de porter atteinte à la sécurité et à la stabilité dans les pays voisins au point de démettre de leurs fonctions des Premiers ministres. Pire encore, ce prince semble être encourager par le président des Etats-Unis, qui ne réalise pas les conséquences de ses propres actes ».
Source: AlManar