L’ingérence saoudienne au pays des cèdres ne connait pas de limite. Ces dernières semaines, l’Arabie a invité chez elle les ténors du camp du 14-mars, l’un après l’autre, dont Samir Geagea, le chef des Forces libanaises, puis Sami Gemayyel, le chef des Kataëb.
Malgré le faste qui accompagne l’accueil réservé à ces dirigeants libanais, leur invitation a tout l’air d’une convocation qui ne peut en aucun cas être rejeté. C’est le cas du Premier ministre libanais, Saad Hariri qui vient d’être convoqué à l’improviste, comme s’il s’agissait de l’un de ses sbires. Sans aucun respect pour les formalités à suivre entre deux pays souverains.
Il a éliminé tous ses rendez-vous et obtempéré sans tarder.
Selon le journal libanais al-Akhbar, l’Arabie saoudite se comporte toujours avec autoritarisme avec les autres pays arabes.
Son ministre des affaires du Golfe, Thamer al-Sabhane, lequel avait été expulsé de l’Irak après avoir tenté d’y attiser les haines inter communautaires vient de sommer M. Hariri de sortir le Hezbollah du gouvernement libanais.
L’affaiblissement du Hezbollah, comme pur l’Iran a tout l’air d’une idée fixe qui hante la politique des dirigeants saoudiens lesquels n’arrivent même plus à prendre en considération la conjoncture au Liban et surtout le fait que les options de leur camp sont bien limitées.
Pour leur plaire, M. Hariri pourrait menacer de démissionner ou de se retirer du gouvernement. Mais ce genre de mesures a été expérimenté et a montré ses limites. Rien ne garantit qu’il puisse retourner à la tête du cabinet ministériel, d’autant que sa popularité est en baisse. À peine a-t-il amélioré sa côte depuis son retour après deux années d’exil forcé, également suggéré par Riyad.
Sa démission lui coûtera aussi le soutien du président de la République Michel Aoun et celui du chef du Parlement libanais Nabih Berri.
Selon al-Akhbar, les proches du Premier ministre sont parfaitement conscients du pétrin dans lequel l’Arabie est en train de mettre ses alliés au Liban.
Lors de sa dernière apparition à la télévision , hier (lundi 30/1/2017), le directeur du bureau de M. Hariri , son cousin Nader Hariri a assuré qu’il est tout aussi attaché au compromis qui l’a fait parvenir à la tête du gouvernement et le chef du CPL à la présidence de la République.
Pour ceux qui suivent la politique de l’Arabie saoudite, et qui ne lui vouent aucune aversion, elle est frappée de folie.
Une caractéristique qui est désormais inhérente à ses différentes politiques dans la région : la guerre contre le Yémen qui a détruit ce pauvre pays et affamé son peuple. Idem concernant sa politique en Irak, et pas seulement la plus récente : depuis qu’elle a incité ce pays à envahir l’Iran en 1979, sous le règne de Saddam, puis a soutenu la guerre américaine contre lui, lorsqu’il a envahi le Koweït, puis appuyé son invasion et la destitution de Saddam, sans oublier qu’elle s’attelle pour sa partition , en soutenant les revendications séparatistes de ses kurdes.
Les mêmes velléités destructrices saoudiennes ont été perçues en Syrie.
L’équation en cours est: soit tu es avec moi, ou je te détruis
Constat qui ressort de cette politique, quand bien même elle détruit les pays : ses apports pour la politique saoudienne sont bien minces.
L’image de l’Arabie est plus écorchée que jamais. Ne tenant traditionnellement qu’à sa générosité en pétrodollars, elle frise tellement l’hystérie que ses alliés en pâtissent eux aussi.
Traduction non littérale à partir du journal al-Akhbar