Des soldats irakiens ont pris mardi le contrôle de l’unique point de passage entre la Turquie et le Kurdistan irakien, cinq semaines après un référendum d’indépendance dans cette région rejeté par Bagdad et Ankara, a indiqué le Premier ministre turc.
« Le poste-frontière a été remis aux autorités gouvernementales irakiennes », a déclaré Binali Yildirim lors d’un discours télévisé à Ankara.
« Désormais, les contrôles seront effectués par la Turquie et l’Irak. Côté turc, à Habur, par nos autorités. Côté irakien, où le point de passage est appelé Ibrahim al-Khalil, par des responsables irakiens envoyés depuis Bagdad », a ajouté le chef du gouvernement turc.
Les forces irakiennes, accompagnées de soldats turcs, sont arrivées au point de passage Ibrahim al-Khalil depuis le territoire turc où elles avaient participé ces dernières semaines à des exercices militaires conjoints avec l’armée turque, selon les agences de presse Anadolu et Dogan.
Le point de passage, appelé Habur du côté turc, était jusqu’à présent contrôlé en territoire irakien par les autorités du Kurdistan irakien (KRG).
Ankara a menacé à plusieurs reprises de fermer ce point de passage pour sanctionner le KRG après le référendum du 25 septembre mais n’a jamais mis cette menace à exécution.
Selon Dogan, une cérémonie marquant le passage du poste-frontière sous contrôle de l’armée irakienne a eu lieu sur place mardi matin en présence de haut gradés de Bagdad et d’Ankara.
Le drapeau du KRG qui flottait sur le bâtiment de la partie irakienne du point de passage devait être remplacé par le drapeau irakien, selon les médias turcs.
Dimanche, une source gouvernementale irakienne avait affirmé que les commandants militaires irakiens et kurdes étaient parvenus à un accord prévoyant le déploiement de forces de Bagdad à un autre poste-frontière, celui de Fichkhabour aux confins des territoires turc, syrien et irakien.
Bagdad cherche à sécuriser l’accès de son oléoduc vers le port turc de Ceyhan en prenant ce poste-frontière.
Depuis le référendum, la crise n’a cessé de s’envenimer entre Erbil et Bagdad. Le 16 octobre, les forces gouvernementales et paramilitaires irakiennes sont entrées en action pour reprendre l’ensemble des zones occupés par les miliciens kurdes.
En deux semaines, Bagdad a repris le contrôle de leur quasi-totalité des zones disputées.
Source: Avec AFP