Les forces irakiennes ont progressé dimanche en direction de Mossoul malgré les tireurs embusqués et les explosions de voitures piégées, tout en essayant de contrer les attaques du groupe wahhabite terroriste Daech (EI) à Kirkouk et ailleurs dans le pays.
Parmi les régions libérées dimanche, figure le village Abou Jarbouha qui relie Bachiqa à Mossoul au nord du pays.
Outre l’offensive kurde au nord-est de Mossoul, des forces d’élite fédérales se battent au sud-est pour reprendre le contrôle de Qaraqosh, qui était la plus grande ville chrétienne d’Irak.
Par ailleurs, les forces de sécurité traquent des miliciens de l’EI infiltrés à Kirkouk sous contrôle kurde. Les dizaines d’assaillants, dont plusieurs kamikazes, ont échoué à prendre le contrôle des principaux bâtiments gouvernementaux mais ont semé le chaos dans cette cité pétrolière et multiethnique.
A ce jour, 51 terroristes ont été tués, dont trois dimanche, ont affirmé des responsables locaux.
Des affrontements sporadiques se poursuivent, a indiqué un haut responsable de la sécurité, avec des forces assiégeant des terroristes armés dans le quartier de Nidaa.
Attaque de Daech
Dans une nouvelle tentative apparente de faire diversion, l’EI a mené une attaque à Routba, un village proche de la frontière jordanienne dans la province occidentale d’Al-Anbar, avec cinq voiture piégées, a indiqué dimanche le chef de l’armée dans la zone. Les assaillants se sont brièvement emparés des bureaux du dirigeant local, mais les forces de sécurité ont rapidement pris le dessus, a-t-il ajouté.
Les USA veulent redevenir un acteur clé
Alors que les combats font rage dans la région de Mossoul, le chef du Pentagone, Ashton Carter est venu à Bagdad pour tirer les profits des derniers développements, en faveur de son pays.
Dans ce contexte, il a proposé au Premier ministre irakien Haidar Abadi un soutien militaire dans la bataille de Mossoul mais aussi un soutien politique accru au gouvernement d’Abadi. En contrepartie, l’Irak acceptera la participation turque dans la bataille de Mossoul, dans l’objectif non annoncé de limiter les mouvements d’Ankara, selon des sources irakiennes s’exprimant au journal libanais al-Akhbar.
Mais Abadi a rejeté cette offre lors d’un point de presse tenu samedi à Bagdad.
Parallèlement à ce bras-de-fer irako-américain, les avions et l’artillerie turcs devraient entrer en action du côté du Kurdistan, où le président Massou Barzani a fait preuve de flexibilité sur cette question.
Quoiqu’il en soit, le rôle américain en Irak s’accroitra de plus en plus, d’après un ancien diplomate US en Irak et en Turquie, James Jeffrey, selon lequel « la victoire à Mossoul, sous la direction des Etats-Unis, favorisera la réussite de la première campagne stratégique. Les Etats-Unis deviendront à nouveau un acteur militaire clé dans ce pays ».
Pour lui, « la force militaire n’est pas suffisante. Il faut que les Etats-Unis établissent les cadres du prochain régime en Irak et dans la région, dans la période post-Daech ».
Ceci « permettra aux Etats-Unis de freiner les ambitions iraniennes dans la région, de traiter avec le président syrien Bachar el-Assad, et de riposter à l’entrée russe en Syrie », ajoute-t-il, considérant que « Daech ne représente pas le conflit majeur dans la région, mais c’est plutôt l’Iran soutenu par la Russie ».
L’expert américain dans les affaires militaires, Michael Nites va dans le même sens. Il propose de « prolonger le mandat de la force de la coalition internationale dirigée par les Etats-Unis pour plusieurs années, avec le consentement du gouvernement de Bagdad et en établissant une coopération à long terme avec ce dernier».
Détaillant la modalité de cette coopération, Nites précise qu’ « en plus de l’échange des renseignements, d’entrainement et d’équipement des forces sécuritaires, les Etats-Unis doivent entrainer des forces spéciales de renseignements pour lutter contre le terrorisme, et faire face aux milices chiites soutenues par l’Iran ».
Autrement dit, les Etats-Unis doivent imposer « leur force douce » en Irak à tous les plans, pour couper la route à l’intervention de toute autre force régionale.
Sources: AFP, Al-Akhbar, Sputnik, Tasnim
Source: Divers