Environ 1000 daeshistes, venant des zones d’Irak où agit la coalition internationale sous commandement américain, sont entrés en Syrie où leur offensive a été brisée par l’aviation russe et l’armée syrienne, selon le commandement russe.
Le chef de l’état-major russe, le colonel général Serguey Rudskoy, a déclaré le 13 octobre qu’un millier de terroristes de l’organisation takfiro-wahhabite Daesh, équipés de chars et d’armes lourdes, étaient arrivés en Syrie depuis les provinces de al-Anbar et Ninive, en Irak.
Venant de zones irakiennes où la coalition internationale menée par Washington est censée les combattre, les takfiristes ont ensuite pris part à une offensive massive impliquant 3 000 hommes, dans l’objectif de percer les lignes de l’armée syrienne. Sans succès.
«A la suite des actions décisives des troupes gouvernementales [syriennes] avec le soutien des forces russes, les terroristes n’ont pas réussi à atteindre leurs objectifs, la contre-offensive de Daesh a été repoussée et les principales forces terroristes ont été détruites», a déclaré le général lors d’un point presse.
Le responsable militaire a par ailleurs expliqué que 450 takfiristes avaient mené une attaque contre les forces armées syriennes près d’al-Tanaf, toujours à proximité de la frontière irakienne. Cette attaque a elle aussi été repoussée par les soldats syriens appuyés par l’aviation russe.
Concernant les environs de Deir ez-Zor, le général a fait savoir que la rive droite de l’Euphrate, au nord-ouest et à l’ouest de la ville, avait été totalement libérée de la présence des forces de Daesh.
La coalition qui fait «semblant» de combattre Daesh en Irak ?
Quelques jours plus tôt, la Russie avait accusé la coalition arabo-occidentale menée par Washington de «faire semblant» de combattre Daesh en Irak, d’où les takfiristes de Syrie reçoivent des renforts armés, parfois accompagnés de «mercenaires étrangers».
Les armées syrienne et russe mènent actuellement une vaste offensive dans la province Deir ez-Zor, l’aviation russe conduisant jusqu’à 150 frappes quotidiennes sur les positions des takfiristes.
En comparaison, selon des déclarations du porte-parole de l’armée russe Igor Konachenkov du 10 octobre, la coalition ne mènerait en Irak que «quelques frappes par jour».
Demandant «une explication» sur cette baisse d’ardeur de la coalition anti-Daesh, le porte-parole s’était demandé si cela signifiait un «désir de compliquer autant que possible les opérations de l’armée syrienne», ou alors «le moyen habile de libérer l’Irak des terroristes de Daesh en les précipitant sur les routes précisément bombardées par l’aviation russe ?»
L’incident chimique à Khan Cheikhoun est une mise en scène
Sur un autre plan, la Russie estime que l’incident chimique du 4 avril à Khan Cheikhoun serait une mise en scène, a déclaré le directeur du Département sur la non-prolifération et le contrôle des armes du ministère russe des Affaires étrangères, Mikhaïl Oulianov.
Intervenant lors d’un briefing sur le dossier chimique syrien en marge de la 72e session de l’Assemblée générale de l’Onu, Mikhaïl Oulianov a appelé à étudier la version sur une mise en scène de l’incident chimique qui était survenu à Khan Cheikhoun, en Syrie, le 4 avril 2017.
«Nous nous attendons à ce que la version d’une mise en scène de l’incident [à Khan Cheikhoun, ndlr], elle aussi, soit soigneusement étudiée. Honnêtement, de plus en plus, nous penchons sur cette version», a-t-il indiqué.
Il a également souligné que le Mécanisme d’enquête conjoint Onu-Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC) disposait de toutes les conditions pour mener une inspection sur l’aérodrome de Shayrat où, selon les Américains, était stocké le gaz sarin utilisé à Khan Cheikhoun. Pourtant, «pour une raison inconnue», il refuse de le faire.
«Il reste plus d’un mois avant l’expiration du mandat actuel du Mécanisme d’enquête conjoint Onu-OIAC, au cours duquel il est possible de sélectionner et d’analyser des échantillons. Mais la direction du Mécanisme, pour des raisons inconnues, refuse catégoriquement de donner les instructions appropriées. Je crains que cela témoigne non seulement de l’incapacité, mais aussi de la réticence à mener une enquête véritablement qualitative, sinon il est difficile d’explique la situation actuelle», a conclu le diplomate.
L’opposition syrienne a annoncé le 4 avril qu’une attaque aux armes chimiques avait fait 80 morts et 200 blessés à Khan Cheikhoun, dans la province d’Idlib, accusant les troupes gouvernementales syriennes d’être à l’origine de la dispersion chimique. Le commandement syrien a rejeté la responsabilité de l’incident sur les takfiristes et leurs alliés.
Les autorités du pays ont rappelé qu’elles n’avaient jamais utilisé des armes chimiques contre les civils et les terroristes et que l’arsenal chimique syrien avait été retiré du pays sous le contrôle de l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC).
Avec RT + Sputnik