Les Etats-Unis ont déployé deux bombardiers lourds supersoniques au-dessus de la péninsule coréenne pour une démonstration de force face à Pyongyang, lors d’un premier exercice nocturne associant les aviations du Japon et de la Corée du Sud.
Les deux B-1B Lancers basés sur l’île de Guam, avant-poste stratégique de l’armée américaine dans le Pacifique, ont volé mardi soir près de la mer du Japon, ont annoncé les Forces aériennes du Pacifique américaines dans un communiqué.
« Les vols et les entraînements nocturnes avec nos alliés sûrs et efficaces font partie des capacités partagées par les Etats-Unis, le Japon et la République de Corée et affinent les capacités tactiques des pilotes de chaque pays », a dit le major Patrick Applegate.
Séoul a expliqué mercredi que les bombardiers avaient mené un exercice de simulation de tirs de missiles air/sol avec deux chasseurs sud-coréens au-dessus de la mer du Japon, connue en Corée sous le nom de mer Orientale.
Les quatre appareils ont survolé la péninsule et mené un autre exercice de tirs en mer Jaune avant que les B-1B ne retournent sur leur base, a précisé l’état-major interarmes sud-coréen.
« Cet exercice entrait dans le cadre des entraînements de routine visant à renforcer la dissuasion » contre les menaces nucléaires nord-coréennes », selon la même source.
Les bombardiers ont également mené des exercices avec l’armée de l’air japonaise, selon le communiqué américain.
Moscou et Pékin s’élèvent résolument contre l’emploi de la force contre la Corée du Nord
Analysant la situation concernant la Corée du Nord, Moscou et Pékin rejettent toute menace d’emploi de la force, d’où qu’elle vienne, a indiqué ce mardi le ministère russe des Affaires étrangères. Ils condamnent la militarisation de l’Asie du Nord-Est qui revêt un caractère déstabilisateur et qui rapproche la région d’un conflit militaire, a-t-il ajouté.
«La Russie et la Chine dénoncent la militarisation de l’Asie du Nord-Est qui se poursuit à des cadences accélérées, qui revêt un caractère destructeur pour la sécurité et la stabilité régionales et qui risque de déboucher sur un conflit militaire à grande échelle», a souligné le ministère russe.
Lors d’un échange de vues sur la situation dans la péninsule coréenne, «les deux parties ont confirmé leur attachement à un règlement politique et diplomatique pacifique et leur rejet de toute menace d’emploi de la force, d’où qu’elle vienne».
Le huitième volet du Dialogue russo-chinois sur la sécurité en Asie du Nord-Est a rassemblé mardi le chef adjoint de la diplomatie russe, Igor Morgoulov, et le représentant spécial du gouvernement chinois aux affaires de la péninsule coréenne, Kong Xuanyou.
Ces déclarations interviennent dans le contexte d’aggravation de la situation, un conflit armé entre la Corée du Nord et les États-Unis étant plus réel que jamais.
Les tensions autour des programmes nucléaire et balistique de la Corée du Nord ne cessent de croître ces derniers mois, alors que Pyongyang multiplie les tirs de missiles. Pyongyang a récemment déclaré avoir achevé les préparatifs d’une frappe contre l’île de Guam, située dans l’océan Pacifique et qui abrite la base aérienne américaine d’Andersen ainsi que la base navale d’Apra Harbor.
Trump informé par les chefs militaires des options face à Pyongyang
Le président américain Donald Trump a examiné mardi avec son ministre de la Défense Jim Mattis et avec son chef d’Etat-major Joe Dunford « la gamme d’options » dont disposent les Etats-Unis face à la Corée du Nord, a annoncé la Maison Blanche.
« Le briefing et la discussion se sont concentrés sur la gamme d’options pour répondre à toute forme d’agression de la Corée du Nord et, si nécessaire, pour empêcher la Corée du Nord de menacer les Etats-Unis et leurs alliés avec des armes nucléaires », a déclaré la présidence américaine dans un communiqué.
Elle n’a pas précisé si cet entretien correspondait à une évolution de la menace nord-coréenne.
Trump avait affirmé dans un message énigmatique posté samedi sur Twitter qu' »une seule chose marchera » avec la Corée du Nord, sans dire laquelle, deux jours après une autre déclaration mystérieuse.
« Les présidents et leurs administrations parlent à la Corée du Nord depuis 25 ans », avait tweeté M. Trump. « Les accords passés et les montants massifs d’argent versés n’ont pas eu d’effet ».
« Les accords ont été violés avant même que l’encre ne soit sèche », avait-il poursuivi. « Désolé, mais il n’y a qu’une seule chose qui marchera », avait conclu le milliardaire, sans autre détail.
Lors d’une réception à la Maison Blanche avec des chefs militaires et leurs épouses, il avait déjà eu jeudi une phrase évasive, sans mentionner quoique ce soit d’autre: « C’est peut-être bien le calme avant la tempête ».
Ces dernières semaines, Donald Trump a répondu par une escalade verbale à l’accélération des programmes balistique et nucléaire nord-coréens. Il a notamment menacé mi-septembre de « détruire totalement » la Corée du Nord, mais plusieurs de ses ministres assurent de leur côté continuer à privilégier la voie diplomatique pour résoudre cette crise.