La cote de popularité d’Emmanuel Macron continue de chuter, avec 44% d’opinions favorables (-2 points en un mois) contre 66% au moment de son entrée à l’Elysée en mai, selon le baromètre d’octobre Ifop-Fiducial pour Paris Match et Sud Radio publié mardi.
Le chef de l’Etat, accusé par l’opposition d’être « le président des riches » en raison d’un projet de loi de finances 2018 comprenant notamment une réforme de l’ISF, est jugé proche de leurs préoccupations par seulement 40% des Français. Soit quatre points de moins qu’en septembre et vingt de moins qu’en mai.
Par ailleurs, si une majorité des personnes interrogées pensent que le chef de l’Etat mène une bonne politique économique, ce chiffre est aussi en baisse par rapport au baromètre de septembre (52% contre 54%).
La cote du Premier ministre Edouard Philippe, qui n’avait cessé de chuter depuis sa nomination, s’est stabilisée en octobre à 52%.
Par ailleurs, près d’un Français sur deux (46%) voit en La France insoumise la formation qui incarne le mieux l’opposition à Emmanuel Macron. Le mouvement de Jean-Luc Mélenchon est loin devant Les Républicains (24%) et le Front national (20%). Seuls 7% des Français estiment que le Parti socialiste a ce rôle.
Ce sondage a été réalisé au téléphone les 29 et 30 septembre auprès d’un échantillon de 1.003 personnes représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus.
La base d’un grand syndicat exige une ligne plus dure face à Macron
Entre-temps, la CFDT, premier syndicat du secteur privé en France, est en proie à des remous internes, des militants réclamant en vain à la direction de durcir la ligne contre la réforme du marché du travail lancée par le gouvernement.
Lors d’une grande réunion à Paris de près de 10.000 représentants du personnel CFDT, prévue de longue date, de nombreuses voix se sont élevées pour exprimer la frustration de la base du syndicat.
Un mécontentement similaire chez Force Ouvrière (FO), un autre des grands syndicats français, avait contraint son secrétaire général Jean-Claude Mailly à faire volte-face et à appeler à une journée de mobilisation contre le projet du gouvernement, ouvrant la voie à une mobilisation concertée avec un autre syndicat hostile au projet du gouvernement, la CGT.
Mais face à la grogne, les responsables de la CFDT sont restés inflexibles mardi.
« Je comprends l’envie légitime de certains d’entre nous d’enfiler les baskets pour exprimer notre colère. Mais avec quels résultats possibles ? Avec quel soutien des salariés ? Ne donnons pas au gouvernement les arguments pour nous ranger sur l’étagère du vieux monde, au rayon des râleurs impuissants », a rétorqué le secrétaire général Laurent Berger dans son discours de clôture.
« Il ne faut pas mentir aux salariés, les ordonnances (de réforme du marché du travail, ndlr) ont été signées », a-t-il rappelé devant la presse.
La réforme du droit du travail promue par le gouvernement facilite certains licenciements et permet aux entreprises de négocier plus directement avec leurs salariés leurs conditions de travail, dans un pays miné par un taux de chômage de 9,6%.
Source: Avec AFP