Le chef de la diplomatie syrienne Walid Al-Mouallem a affirmé que les autorités syriennes détiennent des informations et des témoins oculaires qui confirment l’évacuation de miliciens de Daech dans des hélicoptères américains.
« Il se peut que Washington veuille garder ces miliciens de Daech afin de les utiliser dans d’autres régions », a-t-il souligné dans un entretien accordé à la télévision libanaise Al-Mayadeen TV.
Selon lui, ce qui se passe dans le Kurdistan irakien et dans le nord syrien est du au soutien turc aux terroristes.
« Lorsque la Turquie n’a pas pu réaliser ses objectifs en Syrie, le problème kurde a resurgi nettement », a-t-il ajouté.
M. Mouallem a rapporté avoir fait part à son homologue irakien Ibrahim Jaafari que la Syrie soutient une Irak unifié et refuse toute démarche qui vise à le diviser.
Exprimant ses regrets pour la mort du général russe Valeri Assapov tué dans la province de Deir Ezzor, le chef de la diplomatie syrienne a tenu à distinguer entre la présence russe légitime en Syrie et la présence américaine qu’il a qualifié « d’offensive américaine à la souveraineté de la Syrie ».
« L’organisation Daech a reçu des informations sur le lieu de présence du général russe ce qui lui a permis de le bombarder », estime M. Mouallem qui a accuse l’armée de l’air américaine d’avoir tué des milliers de civils dans les provinces de Raqqa et de Deir Ezzor sous prétexte de bombarder les positions de Daech.
D’après lui, les Etats-Unis n’ont pas intérêt à éradiquer le terrorisme.
M. Mouallem s’est dit persuadé que la Syrie est en train d’écrire le dernier chapitre de la crise, « grâce aux victoires de l’armée et de ses alliés et frères ».
« Nous avons constaté un changement dans les positions des Etats qui soutenaient le terrorisme », a-t-il fait remarquer.
Interrogé sur la question des réfugiés syriens, le ministre syrien a souligné que le gouvernement syrien est prêt à garantir la sécurité de ceux qui voudraient rentrer mais n’est pas en mesure de contraindre ceux qui ne veulent pas revenir.
Il s’est aussi dit satisfait de la rencontre qu’il a eu lieu avec son homologue libanais Gebrane Bassil en marge de la 72e session de l’Assemblée générale des Nations Unies et la qualifié de « normale et imposée par la réalité de l’histoire et de la géographie ».
Interrogé sur le rôle de la Russie en Syrie, il a assuré qu’il est fondé sur les principes des Nations Unies et les principes d’égalité dans les relations internationales. Selon lui, quiconque voudrait régler la crise syrienne devrait en Russie dont le soutien à la Syrie est « sans plafond ».
S’agissant de la question des Kurdes syriens, il a précisé qu’il s’agit d’une affaire interne que le gouvernement syrien règlera par le dialogue.
Selon lui, les Etats-Unis finissent toujours par renoncer à leurs alliés en faveur de leurs intérêts, estimant que les bases américaines en Syrie sont provisoires « et la preuve c’est ce qui s’est passé à Al-Tanf ». En allusion à la base située à cheval entre l’Irak la Syrie et la Jordanie et qui a été évacué par les forces américaines et leurs alliés syriens.
S’agissant de la province d’Idleb dont les accords d’Astana entre Russes, Iraniens et Turcs ont classé parmi les zones de désescalade, M. Mouallem estime qu’il s’agit surtout d’un test pour la Turquie pour montrer si elle a vraiment change de politique.
« Si l’expérience d’Idleb réussit dans sa restitution dans le giron de l’Etat, cela voudra dire que la Turquie a modifié sa politique », a-t-il noté.
Interrogé sur la reconstruction de la Syrie, M. Mouallem a réitéré la position du président syrien Bachar al-Assad selon lequel Damas ne saurait accepter la participation des pays qui ont contribué dans la tuerie contre le peuple syrien.
« Les Syriens, leurs partenaires et les Etats qui n’ont pas comploté contre la Syrie contribueront dans la reconstruction », a-t-il conclu.