Accusée de frapper les Forces démocratiques syriennes (FDS) soutenues par les États-Unis, Moscou affirme que le Pentagone était prévenu des manœuvres russes à Deir ez-Zor.
Selon l’agence russe Sputnik, le ministère russe de la Défense a dénoncé les allégations du Pentagone selon lesquelles Moscou aurait bombardé près de Deir Ezzor les milices kurdes des Forces démocratiques syriennes (FDS) soutenues par les États-Unis.
L’armée russe affirme que Washington avait été prévenu à l’avance.
«Afin d’éviter une escalade inutile, le commandement des troupes russes en Syrie a informé à l’avance les partenaires américains, à travers le canal de communication existant, sur les délimitations de l’opération militaire à Deir Ezzor», a déclaré le porte-parole du ministère russe de la Défense, Igor Konachenkov.
M. Konachenkov a également ajouté que «les avions russes ne portaient des frappes chirurgicales que contre les cibles dans les zones contrôlées par Daech qui étaient confirmées par la reconnaissance et par les nombreux canaux d’information».
Selon Igor Konachenkov, ces derniers jours les forces russes de contrôle et de reconnaissance n’ont signalé sur la rive est de l’Euphrate aucun heurt entre les djihadistes et les représentants armés d’une force tierce.
La coallition rallie la version des FDS
Samedi, indique l’AFP, les milices kurdes des FDS ont déclaré avoir été la cible d’un raid aérien russe dans la zone industrielle, au nord-est de la ville de Deir Ezzor. Ils ont rendu compte de 6 de leurs miliciens qui ont été blessés.
Moscou a démenti cette information.
« Ce n’est pas possible. Pourquoi les bombarderions-nous? », a affirmé à l’AFP un porte-parole de l’armée russe, Igor Konashenkov, sur la base militaire russe de Hmeimim (ouest de la Syrie).
Quant à la coalition internationale, elle a assuré dans un communiqué que « des forces russes (avaient) frappé une cible à l’est de l’Euphrate en Syrie près de Deir Ezzor, blessant des forces partenaires de la coalition ».
« Les munitions russes ont touché un lieu dont les Russes savaient qu’elles comprenaient des Forces démocratiques syriennes et des conseillers de la coalition. Plusieurs combattants des FDS ont été blessés et soignés après la frappe », a indiqué la coalition, qui a précisé qu’aucun de ses conseillers militaires n’avait été blessé.
En parallèle à l’offensive menée par les forces gouvernementales syriennes avec l’aide de leurs alliés et des frappes aériennes russes, les milices mènent la leur, avec l’aide des frappes de la coalition, sur la rive est de l’Euphrate, fleuve qui coupe en diagonale cette province riche en pétrole…
Le pouvoir syrien est très méfiant à l’égard des FDS, qui ont déjà créé une région fédérale dans les zones qu’ils contrôlent, provoquant l’ire de Damas.
Vendredi, une conseillère du président Bachar al-Assad, Bouthaina Chaabane, a prévenu que le gouvernement syrien allait combattre « les FDS, Daech ou toute force étrangère illégitime présente sur le territoire ».
« Les FDS tentent, sous les ordres des Américains, de parvenir aux régions pétrolières pour les contrôler. Ils n’y parviendront pas », a-t-elle dit, lors d’une interview avec notre chaine al-Manar.
La voie d’approvisionnement de Daech coupé
Sur le terrain, l’armée syrienne a coupee la principale voie d’approvisionnement de Daech à Deir Ezzor, en s’emparant d’un nouveau quartier aux mains de Daech depuis trois ans.
«L’armée et les alliés ont délogé les combattants de Daech du quartier de Djafra, coupant la principale voie d’approvisionnement des quartiers de Deir ez-Zor toujours tenus par les djihadistes», a indiqué pour l’agence russe Sputnik ‘une source dans le commandement de l’opération visant à libérer la ville.
Plus tôt, les troupes fidèles à Bachar el-Assad se sont emparées des quartiers Mariya et Hawija al-Mariya, situés en bordure de la ville, avant de sortir vers l’Euphrate.
Le mardi 5 septembre, les forces syriennes ont brisé le siège de Deir ez-Zor et sont entrées dans sa partie nord. Le blocus de la base aérienne de Deir ez-Zor a été brisé quatre jours plus tard par des unités syriennes placées sous le commandement des généraux Issam Zahreddine et Souheil al-Hassan.
Source: Divers