L’offensive sur Mossoul de l’armée irakienne pour en déloger la milice wahhabite takfiriste Daesh ne doit pas « chasser les terroristes » d’Irak vers la Syrie, a mis en garde mercredi le chef d’état-major de l’armée russe Valeri Guerassimov, selon lequel l’opération visant à reprendre la ville irakienne de Mossoul, détenue par Daech depuis juin 2014, n’a pas encore de facto commencé.
« Nous espérons que nos partenaires de la coalition internationale ont conscience de ce qu’il peut advenir de ces groupes armés de l’Etat islamique en déroute », a déclaré le général Valeri Guerassimov.
« Il ne faut pas chasser les terroristes d’un pays à l’autre, mais les détruire sur place », a ajouté le chef d’état-major, qui s’inquiète d’une retraite de jihadistes d’Irak vers la Syrie.
Le mardi 18 octobre, l’armée syrienne a accusé la coalition internationale menée par les Etats-Unis de préparer le transfert des takfiristes de Daesh, voulant fuir Mossoul, vers la Syrie.
Cité par l’agence iranienne Tasnim , un dirigeant du Hached Chaabi, les forces de mobilisation populaires a également a accusé l’administration américaine de faciliter la fuite des miliciens de Daesh vers la ville syrienne de Raqqa.
La bataille n’a pas encore commencé
Lundi, les forces gouvernementales irakiennes ont lancé une vaste offensive sur Mossoul, fief des jihadistes wahhabites dans le nord de l’Irak.
Selon l’AFP, c’est l’offensive, la plus importante menée ces dernières années par les forces de Bagdad. Elle a donné lieu à des avancées rapides en deux jours. Les forces irakiennes reçoivent l’appui clé de la coalition internationale dirigée par les Etats-Unis qui, outre son aviation, a des militaires sur le terrain pour les conseiller.
Le général Guerassimov a indiqué que des satellites militaires surveillaient la situation à Mossoul, ainsi qu’une dizaine d’aéronefs (drones et avions de reconnaissance).
« Malgré le tapage des télévisions occidentales, il faut comprendre qu’en réalité l’offensive n’a pas encore commencé », a-t-il dit, notant seulement des tirs d’artillerie et des « concentrations d’unités » à la périphérie de Mossoul.
Daesh panique
Selon l’AFP, les forces fédérales irakiennes sont entrées mardi dans plusieurs quartiers de Qaraqosh, suscitant des manifestations de joie parmi les chrétiens qui s’étaient réfugiés il y a deux ans dans la région kurde proche. Mais les miliciens demeurent encore présents dans cette ville où resteraient très peu de civils, voire aucun, selon l’AFP.
350 km2 ont été libérés de la province sud de Mossoul, ont-elle précisé.
Selon l’agence Reuters, un responsable américain a mis en garde contre le recours par Daesh à des armes chimiques primitives , don du gaz à moutarde.
Du côté des Kurdes, rapporte l’agence russe Sputnik, citant Said Mamuzini, représentant du Parti démocratique du Kurdistan (PDK) irakien à Mossoul, les milices kurdes ont chassé Daech de plus d’une dizaine de villages autour de Mossoul.
Mamuzini a signalé que les avions de la coalition internationale anti-Daesh effectuent des bombardements intenses sur les positions des terroristes, leur infligeant des pertes importantes.
« On observe une panique dans les rangs de Daesh. Comme nous l’avons appris, les commandants des djihadistes ont donné l’ordre d’exécuter les combattants refusant de prendre part aux hostilités. Dans le même temps, depuis le début de l’opération, plusieurs commandants de Daesh ont eux-mêmes fui Mossoul avec leurs familles», a fait savoir l’interlocuteur de l’agence.
Toujours d’après M. Mamuzini, l’opération de Mossoul pourrait bientôt être élargie grâce à l’ouverture de nouveaux fronts.
6000 miliciens à Mossoul
Concernant Mossoul, le nombre des miliciens se situe entre cinq et six mille combattants, ont déclaré les unités spéciales irakiennes participant à l’offensive sur Mossoul, a publié sur Twitter la chaîne Al Arabiya. Rappelons qu’auparavant, les médias avaient estimé leur nombre à dix mille personnes au total.
Sources: AFP, Sputnik, RT