Lors d’un discours prononcé ce dimanche 20 aout, le président syrien Bachar el-Assad a exclu la possibilité de réouverture des ambassades dont les pays ont soutenu les terroristes.
«Il n’y aura ni coopération de sécurité, ni ouverture d’ambassades, ni rôle pour certains Etats qui disent vouloir chercher une issue [à la guerre en Syrie] tant qu’ils n’auront pas coupé leurs liens de manière explicite avec le terrorisme», a affirmé le chef d’Etat syrien devant les membres du corps diplomatique syrien retransmis par la télévision nationale.
Il faisait allusion sans doute aux Etats-Unis et à la majorité des pays occidentaux qui ont fermé leur ambassade à Damas dès le début du conflit, puis ont organisé maintes rencontres internationales pour soutenir l’opposition syrienne armée.
«Nous ne sommes pas isolés comme ils le pensent, c’est leur arrogance qui les pousse à penser de cette manière», a-t-il aussi précisé lors de sa prise de parole. Il a notamment estimé que la Syrie ne devait plus regarder vers l’Occident, mais plutôt «se tourner politiquement, économiquement et culturellement vers l’Est», en référence à ses alliés actuels.
Les Occidentaux hystériques
Selon lui, « les Occidentaux deviennent hystériques dès lors quelqu’un essaie de partager avec eux la contrôle du monde, et ce depuis la chute de l’Union soviétique »
«Nous avons fait échouer les plans occidentaux [contre la Syrie] mais cela ne veut pas dire que nous avons gagné, la bataille continue», a tout de même tempéré Bachar al-Assad sur ce sujet, évoquant au passage l’aide apportée par certaines puissances occidentales aux rebelles «modérés».
Pour le numéro un syrien, le changement des positions occidentales ne signifie pas le changement des politiques.
Selon le média russe RT, le quotidien pro saoudien Al Hayat a laissé entendre le mois de mai dernier que le président français Emmanuel Macron envisageait de revenir sur sa décision de rupture avec la Syrie. Une information que le Quai d’Orsay avait par la suite démenti en affirmant que la question n’était «pas à l’ordre du jour».
Quant à la position de la Turquie, le président Assad a indiqué que la Syrie ne la considère pas comme partenaire ou garant et n’a pas confiance en elle.
La résistance, moins couteûse que la capitulation
Selon lui, la Syrie a été la cible de ceux qui ont toujours voulu contrôler le Moyen Orient.
« D’aucuns pourraient dire qu’ils ont réalisé leurs objectifs en détruisant la Syrie. Mois je leur réponds tout simplement que ni leur but ni leur prévision était de voir la Syrie détruite. Il voulait s’emparer de la Syrie saine et sauve et la soumettre afin qu’elle soit docile », a-t-il enchaîné.
«Dès le début, la Syrie à bien lu le plan destiné à diviser la région sur des critères communautaires ou fédéralistes. Du moment qu’elle a refusé la guerre contre l’Irak, elle était consciente qu’elle risquait la guillotine », a-t-il poursuivi.
« Si le peuple syrien n’avait pas été de par sa nature hostile au communautarisme, la Syrie n’aurait pu résister », a-t-il considéré.
Selon lui, dans les calculs de gains et de pertes, une Syrie soumise ne peut survivre. « Le prix de la résistance et certes mois cher que celui de la capitulation », a-t-il taclé.
D’autre part, le président al-Assad a fait noter que la guerre médiatique et psychologique qu’avait exercée l’Occident durant les dernières années n’avait pas affecté les efforts de la Syrie dans la lutte contre le terrorisme, ni ne l’avait pas intimidée.
«Nous avons frappé le terrorisme depuis le premier jour et nous continuerons à le faire tant qu’il y a un seul terroriste sur notre territoire», a martelé le président al-Assad qui a précisé que pour la Syrie, la lutte contre le terrorisme est un objectif et la base de toute action.
«Tant que la bataille contre le terrorisme se poursuit il n’y a pas de place pour les idées du fait accompli ou de la division », a-t-il dit, ajoutant que l’objectif des zones de désescalade consiste à arrêter l’effusion de sang, afin d’acheminer l’assistance humanitaire et de permettre la sortie des hommes armés pour que ces zones retournent à la normale.
Le combattant du Hezbollah est comme le soldat syrien
Le président al-Assad a souligné l’importance du soutien direct apporté par les amis de la Syrie sur les plans politiques, économiques et militaires, rappelant que ce soutien avait contribué à la progression sur le terrain et à la diminution des pertes.
« Les combattants du Hezbollah étaient aussi fermement attachés au sol syrien que leurs frères dans les forces armées syriennes. Lorsque nous parlons d’eux, nous sommes aussi fiers d’eux que de nos soldats qui ont défendu leur patrie. Il en est de même pour leurs martyrs, leurs blessés et leurs familles héroïnes », a aussi affirmé M. Assad.
Et de poursuivre : « Quant à l’Iran, il n’a pas tardé une seconde, dès les premiers jours, à nous envoyer des armes et des munitions, sans limite. Il a envoyé des conseillers militaires et des officiers pour nous aider dans la planification. Il nous a assistés économiquement dans des conditions les plus pénibles. Il a mené avec nous les batailles politiques dans toutes les instances politiques et a prouvé bien réellement qu’il était maitre de ses choix politiques et fidèle à ses principes et aux engagements qu’il a contractés ».
M. Assad a aussi rendu hommage à la Russie et à la Chine qui n’ont pas arrêté de soutenir l’armée syrienne, tout en utilisant plusieurs fois le droit de veto au sein du Conseil de sécurité.
D’après le président syrien, l’économie syrienne est dans la phase de rétablissement « bien qu’il soit lent, mais constant ».
Et pour conclure son discours, il a assuré que la Syrie ne permettra pas aux ennemis de réaliser via la politique ce qu’ils n’avaient pas pu réaliser via le terrorisme, appelant à l’action sérieuse et immédiate pour construire la Syrie future sur des fondements solides.
Sources: Sana, Al-Manar, RT