Le référendum sur l’indépendance du Kurdistan irakien prévu le 25 septembre pourrait conduire à une « guerre civile » en Irak, a mis en garde mercredi le ministre turc des Affaires étrangères, Mevlüt Cavusoglu.
L’Irak traversant de nombreux problèmes, « un référendum d’indépendance ne fera qu’aggraver la situation », a estimé M. Cavusoglu, interrogé sur la chaîne publique TRT. « Cela peut mener jusqu’à une guerre civile ».
Ankara a régulièrement qualifié ce projet de référendum d' »erreur » et de « menace » pour l’intégrité territoriale de l’Irak.
Malgré de bonnes relations entretenues avec le leader kurde irakien Massoud Barzani, la Turquie, elle-même en proie sur son territoire à un conflit avec des séparatistes kurdes qui a fait plus de 40.000 morts depuis 1984, est fermement opposée à toute constitution d’un Etat kurde à sa frontière.
Elle a ainsi déclenché en août 2016 une opération militaire dans le nord de la Syrie pour en chasser les terroristes de la milice wahhabite Daech, mais également pour empêcher aux Kurdes syriens de faire la jonction entre les cantons qu’ils contrôlent dans cette région en proie à une guerre civile.
Elle voit également d’un très mauvais oeil le soutien américain apporté aux milices kurdes dans le nord de la Syrie, qu’Ankara considère comme des groupes « terroristes ».
L’opposition de la Turquie à l’indépendance du Kurdistan irakien, région autonome aux termes de la Constitution irakienne de 2005, est susceptible de mettre en péril la viabilité d’un éventuel Etat kurde.
Le Kurdistan irakien tire en effet ses principales recettes de l’exportation du pétrole, et celle-ci se fait via un pipeline arrivant au port turc de Ceyhan.
Source: Avec AFP