La Turquie s’est élevée mardi contre des déclarations de l’envoyé américain auprès de la coalition internationale, dirigée par les USA, laissant entendre qu’Ankara avait toléré l’émergence d’un bastion d’Al-Qaïda près de sa frontière en Syrie.
Lors d’une allocution jeudi au Middle East Institute à Washington, l’envoyé américain, Brett McGurk, avait laissé entendre que les actions de la Turquie avaient indirectement permis à des factions liées à Al-Qaïda, comme l’ex front al-Nosra de s’emparer de la province d’Idleb dans le nord de la Syrie.
« Idleb constitue aujourd’hui un gros problème. C’est un sanctuaire pour Al-Qaïda tout près de la frontière de la Turquie. C’est un sujet dont nous allons évidemment discuter avec les Turcs », avait-il dit.
Ibrahim Kalin, porte-parole du président turc Recep Tayyip Erdogan a vivement dénoncé mardi ces propos, les qualifiant d' »inacceptables ».
« Une telle allusion tentant d’associer la Turquie avec cette organisation terroriste à Idleb est inacceptable », a-t-il dit lors d’un entretien télévisé.
Les propos du responsable américain n’ont pas été tenus « avec une bonne intention », a-t-il ajouté.
Le ministère turc des Affaires étrangères avait protesté dès dimanche contre les déclarations « provocantes » de M. McGurk, bête noire d’Ankara qui voit d’un mauvais oeil les liens qu’il entretient avec les milices kurdes syriennes considérées par la Turquie comme un prolongement des séparatistes turcs du PKK.
Le ministre turc des Affaires étrangères Mevlut Cavusoglu avait même appelé en mai au départ de M. McGurk mais Washington avait répliqué en réitérant son soutien à son émissaire.
Les Etats-Unis considèrent les milices kurdes syriennes des YPG comme les seules forces locales capables de lutter au sol contre les takfiristes de Daesh et leur fournit des armes, au grand dam de la Turquie.
Source: Avec AFP