Les autorités qataries ont accusé dimanche Ryad, en crise ouverte avec Doha, de « mêler » politique et religion et de mettre en péril le grand pèlerinage (Hajj) des Qataris à la Mecque en refusant de garantir leur sécurité.
Le ministère qatari des Affaires islamiques affirme dans un communiqué publié dimanche soir par l’agence officielle Qatar News Agency (QNA) que Ryad « a refusé de communiquer au sujet de la garantie de la sécurité des pèlerins (qataris) et de l’assistance pour leur Hajj », indique l’AFP.
Le ministère ajoute souhaiter « connaître les entités haut-placées compétentes en Arabie saoudite, capables d’offrir ces garanties et exprime ses regrets de voir la politique mêlée à l’un des piliers de l’Islam, ce qui pourrait empêcher de nombreux musulmans d’accomplir ce devoir sacré ».
Selon le communiqué, 20.000 citoyens et résidents qataris désireux d’effectuer le pèlerinage ont été enregistrés par les autorités du Qatar qui nient avoir suspendu les inscriptions, comme l’affirment selon elles des médias saoudiens.
« Cette distorsion des faits vise à placer des obstacles devant les pèlerins du Qatar voulant se rendre à La Mecque, en raison de la crise créée par les pays auteurs du blocus », estime le ministère qatari.
Dimanche 30 juillet, le Comité national des droits de l’homme du Qatar a envoyé une lettre à destination du rapporteur spécial des Nations unies sur la liberté de religion ou de conviction. Dans cette lettre, le comité qatari a stigmatisé la politisation par l’Arabie saoudite des rituels religieux et leur exploitation à des fins politiques.
Il a ajouté que cette démarche était en contradiction flagrante avec toutes les conventions internationales stipulant la liberté de la pratique religieuse.
Le rituel du hajj, qui débute fin août cette année, est l’un des cinq piliers de l’islam que tout croyant musulman est appelé à effectuer au moins une fois durant sa vie s’il en a les moyens.
Déclaration de guerre » contre la monarchie saoudienne ?
Par ailleurs, le ministre saoudien des Affaires étrangères Adel al-Joubeir a qualifié de « mesure hostile » la proposition du Qatar de mettre en place une supervision internationale du grand pèlerinage, rapporte PressTV.
À l’issue d’une réunion des chefs de la diplomatie saoudienne, égyptienne, émiratie et bahreïnie à Manama, Adel al-Joubeir a réagi, le dimanche 30 juillet, aux critiques formulées par la partie qatarie au sujet de la gestion des rituels du Hajj.
Le samedi 29 juillet, la chaîne de télévision qatarie Al-Jazeera a mis en cause la légitimité de l’Arabie saoudite pour la gestion du Hajj, ajoutant que le grand pèlerinage annuel des musulmans devrait faire l’objet d’une supervision internationale.
Le chef de la diplomatie saoudienne a confié, à la chaîne de télévision Al-Arabiya, que cette proposition constituait une « mesure hostile » et qu’elle ressemblait plutôt à une « déclaration de guerre » contre la monarchie saoudienne.
L’Arabie saoudite a imposé des sanctions au Qatar, dont la fermeture de son espace aérien, depuis qu’elle a rompu le 5 juin, en même temps que les Emirats arabes unis, Bahreïn et l’Egypte, avec l’émirat gazier, accusé de soutenir des groupes extrémistes et de se rapprocher de l’Iran, le grand rival du royaume wahhabite.
Source: Médias