Le Kremlin a dénoncé samedi le niveau d' »agressivité » sans précédent des Etats-Unis, tandis que Washington attise ses accusations contre Moscou sur une soi-disant ingérence dans les élections présidentielles américaines.
« Le fait est que l’imprédictibilité et l’agressivité des Etats-Unis augmente », a déclaré le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov, cité par l’agence de presse russe RIA Novosti.
Vendredi soir, le vice-président des Etats-Unis Joe Biden a assuré que son pays allait « envoyer un message » au président russe Vladimir Poutine, accusé par Washington de récents piratages informatiques orchestrés pour influencer les élections américaines.
Dans l’extrait d’un entretien à NBC rendu public le 14 octobre, Biden affirme : «nous avons la capacité de le faire et le message sera envoyé, il le saura et ce sera selon notre calendrier et dans des circonstances qui auront l’impact le plus important».
Questionné pour savoir si le public sera au courant, Joe Biden a répondu laconiquement: «J’espère que non».
« Les menaces dirigées contre Moscou et notre gouvernement sont sans précédent parce qu’elles sont formulées au niveau du vice-président des Etats-Unis », a jugé M. Peskov.
Considérant « ce contexte suivant une ligne agressive, une ligne imprévisible, il nous faut prendre des mesures pour protéger nos intérêts afin de couvrir les risques », a-t-il ajouté.
Selon lui, cette imprévisibilité des autorités américaines est dangereuse pour le monde entier.
La semaine dernière, l’Administration américaine a accusé Moscou d’ingérence dans la présidentielle aux Etats-Unis en orchestrant les récents piratages de comptes d’emails de personnalités et d’institutions américaines.
« Ces vols et ces piratages ont pour but d’interférer dans le processus électoral américain », a indiqué la direction du renseignement américain (ODNI) dans un communiqué au ton particulièrement ferme le 7 octobre. « Nous pensons, compte tenu de l’étendue et du caractère sensible de ces initiatives, que seuls des hauts responsables russes ont pu autoriser ces activités. »
Selon RT, la CIA a été chargée d’offrir des options de cyberattaques à la Maison blanche.
«Si quelqu’un aux Etats-Unis se dit qu' »on en a assez de ces Russes », alors on a beaucoup d’options. D’abord leur rappeler qu’à ce jeu on peut jouer à deux, et nous sommes bien équipés. Ensuite, si on veut attaquer leurs réseaux, on peut le faire, mais après tout, ils peuvent nous nuire encore plus dans d’autres domaines», a confié un ancien officier de la CIA.
Pour les Russes, les accusations contre la Russie ont augmenté après que WikiLeaks a publié des milliers d’emails de la campagne d’Hillary Clinton qui révèlent ses liens avec Wall Street, ses vues sur la Syrie et des détails de la campagne électorale.
RT rapporte que de nombreux médias américains suggèrent que le Kremlin travaille avec Wikileaks et donne au site lanceur d’alerte des matériaux à publier. Ces allégations ont été démenties par Moscou et WikiLeaks tous les deux.
Qualifiant les accusations de Washington d’absurdes, Peskov a révélé que des dizaines de milliers de hackers essaient de pirater le site de Vladimir Poutine, mais Moscou n’a jamais accusé les Etats-Unis.
Pour le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov, les accusations de Washington sont « flatteuses » mais « ridicules ».
Sources : AFP, RT