L’Iran a condamné fermement la décision prise par le Koweït de réduire son corps diplomatique dans ce pays, et refusé les accusations de lien avec la cellule terroriste arrêtée en 2015 et condamnée ces derniers jours.
Selon l’agence iranienne Isna, le ministère iranien des Affaires étrangères a convoqué le chargé d’affaires koweïtien pour lui faire part de sa condamnation de la décision du Koweït d’expulser des diplomates iraniens et de fermer des missions de l’ambassade d’Iran après la condamnation dans l’émirat de membres d’une cellule « terroriste » pour des liens présumés avec la République islamique.
« Ces accusations sont inadmissibles et infondées. Téhéran regrette cette démarche koweitienne qui intervient à ce moment sensible que traverse la région d’autant que le Koweït déploie des efforts pour réduire les tensions, mais sans résultat », a indiqué le porte-parole du ministère iranien, Bahram Qassemi, a rapporté l’agence iranienne Fars news.
L’agence officielle koweïtienne KUNA a indiqué que le Koweït avait demandé de « réduire le nombre de diplomates travaillant pour la chancellerie iranienne, la fermeture de ses missions annexes et le gel des réunions des commissions mixtes » de coopération.
Selon l’AFP, citant une source gouvernementale koweïtienne, les autorités koweïtiennes ont ordonné ce jeudi l’expulsion d’une quinzaine de diplomates iraniens et la fermeture des missions « militaire, culturelle et commerciale » iraniennes à Koweït.
« Le nombre des diplomates iraniens a baissé de 19 à 4 et le consulat militaire sera fermé, a indiqué l’agence iranienne Intikhab, proche du président iranien cheikh Hassan Rohani.
Les médias koweïtiens font état de la fermeture de la mission culturelle ainsi que du bureau de l’attachée militaire de l’Iran à Koweït.
Cette annonce intervient alors que d’après l’agence Fars News, à l’heure actuelle, l’Iran n’a pas d’attaché culturel à Koweït et qu’un seul employé local travaille dans sa mission culturelle.
Avant cette décision, la Cour suprême koweïtienne venait de condamner le chef de la cellule « terroriste » à la prison à vie et 20 de ses membres à diverses peines de prison pour liens avec l’Iran et avec le Hezbollah libanais et pour avoir projeté de commettre des attentats au Koweït.
La cellule comptait au total 26 personnes, toutes Koweïtiennes à l’exception d’un Iranien. Ce dernier était en fuite au moment de la décision de justice, comme deux autres accusés. Deux personnes ont été acquittées.
Lundi, le quotidien Al-Siyassah avait rapporté que 14 chiites koweïtiens, membres du même groupe, s’étaient enfuis par la mer en Iran.
Citant un haut responsable des services de sécurité koweïtiens, le quotidien a précisé que ces personnes avaient pris la fuite dimanche après la décision de la Cour suprême de les condamner à des peines de prison.
L’information a été confirmée mercredi par les autorités koweïtiennes qui n’ont toutefois pas précisé dans quel pays ils s’étaient enfuis.
Selon la chaine de télévision libanaise al-Mayadeen TV, le 18 juin dernier, la cour de cassation qui est la plus haute juridiction du Koweït avait éliminé une condamnation à mort décrétée par un tribunal inférieur contre un religieux qui avait été accusé d’avoir formé une cellule qui travaille au profit de l’Iran afin de déstabiliser le pays.
En mars 2011, rapporte l’AFP, la justice koweïtienne avait condamné quatre personnes à des peines de prison pour espionnage au profit de l’Iran. Ce procès avait conduit à l’expulsion des ambassadeurs des deux pays, qui avaient regagné leur poste respectif quelques mois plus tard.
Contrairement à ses voisins arabes du Golfe, comme l’Arabie saoudite, les Emirats arabes unis et Bahreïn, le Koweït, dont le tiers de la population locale est chiite, a maintenu de bons rapports avec l’Iran.
L’émirat est le principal médiateur dans la crise du Golfe depuis que l’Arabie saoudite, Bahreïn, les Emirats et l’Egypte ont justifié la rupture de leurs relations avec le Qatar et les sanctions économiques prises contre lui, le 5 juin, par son soutien au « terrorisme » et sa proximité avec l’Iran.
Les pays arabes du Golfe accusent régulièrement les relations amicales ou d’alliance entretenues par l’Iran avec des pays ou des parties arabes d’ingérence dans leurs affaires, ce que dément Téhéran.
Source: Divers