Comme prévu, les Etats-Unis, ainsi que plusieurs pays de la coalition internationale contre la milice wahhabite Daech (Etat islamique-EI) veulent maintenir une présence militaire en Irak, même après que les jihadistes takfiristes seront vaincus, a affirmé mardi un haut responsable militaire américain.
Selon l’AFP, le lieutenant-général Stephen Townsend, chef des forces de la coalition, a souligné que le gouvernement irakien voyait cette éventualité d’un bon œil.
« Tout comme (Bagdad), notre gouvernement est intéressé par cela, ainsi que le sont plusieurs gouvernements de la coalition » qui ont fait part de leur intérêt à cet égard, a expliqué M. Townsend lors d’une vidéoconférence, précisant que les discussions sur la question sont dans leur phase finale.
Le général américain « anticipe » le fait « qu’il y ait une présence de la coalition ici (à Bagdad) après la défaite de l’EI », toutefois inférieure dit-il aux 5.000 militaires américains actuellement en Irak.
Cette décision était prévue car le retrait des forces américaines finalisé en 2011, durant la présidence de Barack Obama, s’est fait à son gré, en raison du refus de l’ex-Premier ministre irakien Nouri al-Maliki d’accorder aux militaires américains une immunité judiciaire dans son pays.
Depuis, M. Maliki a finalement été contraint de renoncer à son poste, a l’issue d’une campagne politique contre lui sans merci, laquelle s’est clôturée par l’attaque lancée par la milice wahhabite Daech qui a envahi dans un temps score les deux tiers de ce pays.
« Nous pouvons tous regarder en arrière, lorsque fin 2011 les Etats-Unis et les forces de la coalition ont quitté l’Irak la dernière fois, et voir ce qui s’est déroulé dans les trois années » qui ont suivi, a prévenu le général Townsend. « Je ne pense pas que voulions revoir cela. »
Or, ce n’est que quelque temps après la formation des groupes paramilitaires volontaires du Hachd al-Chaabi, en réponse à l’appel de la haute référence religieuse de Najaf, avec l’aide des Gardiens de la révolution iranienne que s’est formée la coalition anti Daech sous le parrainage des Etats-Unis, avec la participation de 60 pays.
Le rôle des Américains dans cette guerre a souvent été pris partie par des responsables militaires du Hachd al-Chaabi qui ont révélé de nombreuses fois les collusions entre eux et Daech.
Mardi 11 juillet, le secrétaire général du Hezbollah Sayed Hassan Nasrallah a accusé les Américains de vouloir s’attribuer la victoire contre Daech à Mossoul. « La victoire de Mossoul appartient au peuple irakien et à tous les peuples qui en ont pâti avec Daech », a-t-il dit dans son discours prononcé pour féliciter les irakiens, les mettant en garde contre les tentatives que certains déploieront pour les détourner d’achever leur lutte contre Daech dans les autres régions irakiennes. En allusion sans aucun doute aux Américains et aux Occidentaux soupçonnés de vouloir faire perdurer le plus longtemps possible la menace de Daech, afin de justifier leur présence dans ce pays, qui risque de s’éterniser aussi.