La Chine a envoyé des militaires à Djibouti, sa première base à l’étranger, une étape historique dans le renforcement de sa présence armée à l’international.
Des membres de la marine chinoise ont quitté mardi Zhanjiang, dans la province du Guangdong (sud) en direction du petit pays de la corne de l’Afrique, selon un communiqué publié sur le site internet du ministère de la Défense.
La marine chinoise est présente depuis fin 2008 au large de la Somalie et dans le golfe d’Aden, dans le cadre des efforts internationaux pour combattre la piraterie dans cette région. Mais cette « base logistique » est la première du genre pour Pékin.
Elle servira à soutenir « les escortes navales en Afrique et au Moyen-Orient, les opérations de maintien de la paix (de l’ONU) et l’aide humanitaire », a indiqué le ministère.
La base servira également à Pékin pour le soutien des opérations anti-piraterie et l’évacuation de ses ressortissants en cas de crise.
La Chine avait annoncé début 2016 le lancement de la construction de cette installation à Djibouti. Le pays africain compte déjà des bases militaires de la France, des Etats-Unis et du Japon.
Djibouti, 800.000 habitants, est stratégiquement situé sur le détroit de Bab-el-Mandeb, un des corridors maritimes les plus fréquentés au monde.
Le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères Geng Shuang a indiqué mercredi que la base chinoise permettrait à Pékin « de mieux remplir ses obligations internationales ».
« La Chine est attachée à un développement pacifique. La politique chinoise de Défense est de nature défensive. Cela ne change pas », a-t-il souligné.
Le ministère américain de la Défense avait estimé en juin dans un rapport que cette base chinoise « reflète et amplifie l’influence croissante de la Chine, qui augmente la portée de ses forces armées ». Pékin avait rejeté ces accusations et assuré que « la Chine ne recherche pas l’expansion militaire ».
A titre de comparaison, les Etats-Unis comptent « plus de 600 bases militaires à l’étranger » et la France « une dizaine », selon Juliette Genevaz, chercheuse à l’Institut de recherche stratégique de l’Ecole militaire française.
Source: AFP