Khaled Ben Ahmed Al Khalifa, ministre bahreïni des Affaires étrangères, a menacé le Qatar d’«une intervention régionale imminente» si Doha ne respectait pas les accords avec les pays de la région, en particulier, si le royaume ne fermait pas une base militaire turque sur son territoire. Une déclaration qui a provoqué des débats sur une possible confrontation militaire dans le golfe Persique et le rôle de la Turquie dans cette situation.
Dans une interview accordée à Sputnik, Faik Bulut, un expert sur le Proche-Orient, a raconté que la Turquie, s’étant rangé du côté du Qatar concernant les relations entre pays arabes, avait perdu neutralité et se privait par voie de conséquence de la possibilité de devenir un médiateur entre les parties et d’empêcher un conflit militaire ouvert dans la région.
«Malheureusement, la Turquie intervient constamment dans la région, sans la moindre analyse approfondie, sans peser tous les « pour » et « contre ». La politique étrangère d’Ankara est guidée par une impulsion émotionnelle, provoquée, on peut dire, plutôt par l’influence du romantisme islamique, plutôt qu’une approche rationnelle», a estimé M. Bulut.
En conséquence, selon l’expert, la région est au bord d’un conflit, «directement lié à la mise en œuvre de ses plans par l’Amérique», visant à faire pression sur l’Iran.
«Si la Turquie s’oppose ouvertement à une éventuelle intervention par les pays du Golfe, elle se retrouverait dans le camp opposé aux États-Unis. S’il y a une confrontation, la Turquie sera l’une des parties prenantes dans un conflit militaire, et elle devra faire face à la fois à l’Amérique et aux forces armées du Golfe», a expliqué l’interlocuteur de Sputnik.
Entre autres choses, selon M. Bulut, la confrontation autour le Qatar pourrait aussi briser l’alliance entre partenaires de l’Otan, en raison de l’attitude ambiguë de certains membres de l’alliance envers la Turquie.
Source: Sputnik