La marine américaine a identifié les corps des sept marins tués dans la collision de leur destroyer avec un cargo au large du Japon, accident sur lequel Américains et Japonais enquêtaient lundi.
L’US Navy avait refusé la veille de donner le bilan précis ou des noms « par respect pour les familles » avant qu’elles ne soient informées, mais avait tacitement reconnu leur mort en annonçant la découverte de plusieurs corps et la fin des recherches.
Le bâtiment militaire avait été fortement endommagé côté tribord par un violent choc survenu dans la nuit de vendredi à samedi au large de la côte pacifique du Japon avec un porte-conteneurs beaucoup plus massif. La collision avait provoqué une entrée d’eau dans une salle des machines, la salle de radio et des espaces de couchage, dans lesquels des plongeurs ont retrouvé dimanche les marins, âgés de 19 à 37 ans.
Le destroyer de 154 mètres de long équipé de missiles guidés a subi sous la ligne de flottaison « une large entaille » par laquelle l’eau s’est engouffrée avec « une puissance colossale », laissant peu de chance à quiconque se trouvant à proximité, avait précisé dimanche le commandant de la 7e Flotte de la marine américaine, le vice-amiral Joseph Aucoin.
« Les restes des sept marins portés disparus on été retrouvés dans des cabines inondées lorsque les plongeurs ont pu accéder à ces espaces », a détaillé lundi l’US Navy en confirmant les sept décès. L’accident est « en cours d’investigation », a précisé la 7e Flotte.
– Virage à 180° –
La marine américaine va mener sa propre enquête et les autorités japonaises devront de leur côté obtenir une autorisation des Etats-Unis pour pouvoir interroger des militaires américains, a expliqué à l’AFP un porte-parole du bureau de sécurité maritime de l’archipel. « Nous comptons organiser une réunion avec la partie américaine au sujet de leur coopération avec notre enquête ».
Le cargo de 222 mètres de long, battant pavillon philippin et appartenant au géant maritime japonais NYK Line, a lui subi des dégâts mineurs sur le côté gauche de la proue.
L’ACX Crystal, a opéré un virage à 180 degrés peu avant l’accident, selon des données du site de suivi de navires Marine Traffic, sans que l’on sache dans l’immédiat pour quelle raison.
En vertu des règles de navigation, si le bateau de commerce tentait de dépasser le navire militaire, c’était à lui d’effectuer les manoeuvres nécessaires pour éviter une collision. En revanche, le destroyer devait céder la priorité si le porte-conteneur était en train de le croiser par la droite, a expliqué à l’AFP un porte-parole des garde-côtes japonais.
« D’une façon générale, un navire qui va en doubler un autre doit éviter la collision alors que dans une situation où deux bateaux se croisent, le bâtiment qui en voit un autre arriver par la droite a obligation de l’éviter », a-t-il résumé. « Nous sommes encore en train d’enquêter sur l’accident et ne pouvons donc pas nous exprimer sur la question de manière détaillée ».
Les garde-côtes japonais devront notamment interroger l’équipage philippin du cargo, bien que l’armée américaine ait compétence en priorité dans les accidents impliquant du personnel militaire.
Le choc survenu peu avant 02H30 samedi (17H30 GMT vendredi) à environ 56 miles nautiques au sud-ouest de Yokosuka avait déclenché une vaste opération de recherches en mer menée par les garde-côtes japonais associés aux forces américaines et plus tard épaulés par les Forces d’autodéfense (armée) nippones.
Le destroyer était rentré péniblement au port samedi en fin d’après-midi, quelques 16 heures après son accident. C’est là que des plongeurs s’étaient immédiatement mis au travail pour l’inspecter et rechercher les disparus.
Lancé en 1995 et jaugeant quelque 9.000 tonnes à pleine charge, l’USS Fitzgerald dépend de la base de Yokosuka, au sud-ouest de Tokyo, et opère dans le Pacifique ainsi qu’en mer du Japon. Il avait été déployé pendant la guerre en Irak en 2003.
Aucun des 20 hommes d’équipage du cargo ACX Crystal n’a été blessé.
Source: AFP