Le Qatar, deuxième producteur d’hélium au monde, a fermé ses deux usines en raison du blocus économique imposé contre lui par plusieurs pays arabes, a confié à Reuters une source informée.
Les deux usines qataries concernées sont dirigées par RasGas, filiale d’État de Qatar Petroleum (QP). Les sources au sein de la compagnie ont déclaré que le travail des deux entreprises a été suspendu après la fermeture des frontières entre le Qatar et l’Arabie saoudite, initiée par cette dernière.
Selon eux, cela a provoqué le blocus du transport terrestre de l’hélium.
Il est à noter, que le Qatar Petrolium possède de 70 % de RasGas, tandis que d’autres 30 % sont détenus par le géant américain Exxon Mobil.
« L’hélium est le produit qui est le plus affecté par le blocus, parce que c’est le seul domaine dans lequel le Qatar représente un producteur mondial majeur et dont la fourniture a été complètement interrompue », a affirmé Phil Kornbluth, président de Kornbluth Helium Consulting, un cabinet de conseil américain spécialisé dans l’hélium.
Selon les données de RasGas, ses deux usines produisent annuellement près de deux milliards de mètres cubes d’hélium, ce qui satisfait environ 25 % des besoins mondiaux.
L’Arabie saoudite, les Émirats arabes unis (Émirats arabes unis), Bahreïn et l’Égypte ont rompu le 5 juin les relations diplomatiques, ainsi que toutes les liaisons terrestres, aériennes et maritimes avec le Qatar, l’accusant de soutenir les organisations terroristes (allusion au mouvement de résistance Hamas et aux Frères musulmans; NDLR) et de déstabiliser la situation au Proche-Orient.
Le gouvernement libyen d’al-Beïda, qui contrôle l’est du pays, ainsi que le gouvernement démissionnaire pro-saoudien du Yémen, et les autorités des Maldives, de Mauritanie et des Comores ont aussi annoncé la rupture de leurs relations avec le Qatar.
Djibouti et la Jordanie ont abaissé le niveau des relations diplomatiques avec le Qatar et le Sénégal, le Niger et le Tchad ont rappelé leurs ambassadeurs à Doha.
Retrait d’une force d’observation du Qatar entre l’Erythrée et Djibouti
Sur un autre plan, le Qatar a annoncé mercredi le retrait de sa force d’observation déployée en 2010 entre l’Erythrée et Djibouti dans le but d’empêcher qu’un conflit entre les deux pays africains ne dégénère.
Dans un communiqué, le ministère des Affaires étrangères a indiqué que « l’Etat du Qatar avait informé le gouvernement de Djibouti du retrait de toutes ses troupes déployées à la frontière avec l’Erythrée ».
Il a affirmé que le Qatar avait été un « médiateur neutre » dans cette région de l’Afrique.
Le Qatar n’a pas précisé de combien de soldats cette force est formée.
Bien qu’une escalade militaire de la crise soit écartée, la tension reste vive dans la région.
Il fait suite à une prise de position de l’Erythrée, qui a soutenu l’Arabie saoudite et ses alliés dans le différend qui les oppose au Qatar.
Une vieille dispute territoriale oppose l’Erythrée à Djibouti qui a donné lieu en 2010 à des combats à la frontière.
Sources: Sputnik + AFP