La coalition internationale sous commandement américain intensifie ses raids aériens sur Raqqa et sa banlieue, tuant de nombreux civils, alors que la milice à majorité kurde des Forces démocratiques syriennes (FDS) poursuit sa progression dans le principal fief de la milice wahhabite terroriste Daesh (Etat islamique-EI) en Syrie.
Dans l’est de la ville, les combats au sol se poursuivaient vendredi entre les jihadistes takfiristes et les FDS, soutenues par Washington qui ont annoncé mardi le lancement de l’assaut final sur Raqqa.
« Les bombardements de la coalition internationale se sont poursuivis toute la nuit sur Raqqa et ses environs », a indiqué à l’AFP l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH).
« 23 civils ont été tués dans la soirée de jeudi » à la suite de « 25 frappes aériennes », a précisé l’OSDH.
Parmi les victimes, 15 personnes ont péri dans une frappe qui a visé un café internet dans la banlieue ouest de Raqqa où sont positionnées les FDS qui tentent d’attaquer la ville par ce front occidental.
Selon la chaine de télévision qatari al-Jazeera, citant des sources de Daesh, les avions américains et de la Coalition bombardent au phosphore blanc les quartiers résidentiels ce qui provoque des incendies.
La coalition internationale antijihadistes fournit aux FDS des armes, un appui aérien et les assiste au sol avec des conseillers.
Les raids de la coalition, qui se poursuivaient vendredi matin, visent à « ébranler les capacités de l’EI et à ouvrir la voie aux FDS dans l’est de la ville et (leur permettre) de lancer l’assaut sur d’autres fronts », selon l’OSDH.
Les FDS « ont pris le contrôle du quartier de Mechleb » dans l’est de la ville et « procèdent actuellement au nettoyage des mines et des engins explosifs », a affirmé à l’AFP le porte-parole de ces forces, Talal Sello.
Selon lui, les FDS avancent également à la périphérie nord de Raqqa et ont « réussi à repousser une attaque de l’EI dans la banlieue ouest de la ville ».
40.000 enfants en danger
Abou Mohammad, un militant du collectif « Raqa is Being Slaughtered Silently » (« Raqa est massacrée en silence »), a décrit les bombardements de la coalition comme « insensés ».
Selon lui, les conditions de vie se détériorent avec, outre les bombardements, des pénuries d’eau et d’électricité, et l’ouverture des magasins « une heure ou deux » seulement.
« La vie de plus de 40.000 enfants est en danger », a mis en garde l’Unicef vendredi.
« Les enfants sont privés des besoins les plus basiques », a affirmé le directeur régional de l’agence onusienne, Geert Cappelaere.
Selon le Pentagone, il reste « jusqu’à 2.500 » combattants de l’EI dans la ville.
Des dizaines de milliers de civils ont fui la ville et ses environs depuis le lancement par les FDS en novembre de leur vaste opération pour chasser l’EI de son principal bastion en Syrie.
Il resterait aujourd’hui à Raqqa environ 160.000 personnes, contre 300.000 avant le début de la guerre en 2011, estime l’ONU.
Quant aux troupes syriennes régulières, elles ont réussi mardi à pénétrer dans la province ouest de Raqqa, et ont repris à Daesh « 20 villages », aidées par des frappes russes, selon l’OSDH.
Une source militaire syrienne avait affirmé mardi à l’AFP que l’objectif de l’avancée des forces gouvernementales dans la province de Raqqa était « d’assurer la sécurité de la province (voisine) d’Alep contre les attaques des takfiristes ».
Selon l’AFP, il n’est pas encore clair s’il existe une quelconque coordination entre les forces du régime et les FDS.