A l’occasion de la conférence technologique organisée par Recode à Rancho Palos Verde, en Californie, Hillary Clinton, est longuement revenue sur la campagne de désinformation et de piratage attribuée par son camp à la Russie et dont elle aurait été la cible avant le scrutin.
«Les Russes, à mon avis, […] n’auraient pas su comment transformer ces informations en armes sans l’aide d’Américains», a déclaré la candidate malheureuse à la présidentielle 2016, faisant ici références aux fausses informations diffusées sur internet, aux robots Twitter et aux messages piratés. «En particulier, [l’aide] de gens qui étaient en possession des données des sondages», a ajouté la démocrate.
Qui, selon elle, a bien pu aider les Russes? «Nous obtenons de plus en plus d’informations sur des contacts entre des responsables de la campagne de Trump et ses proches avec les Russes avant, pendant et après l’élection», a-t-elle répondu. «1 000 agents russes ont été impliqués dans la transmission de messages», a ajouté la démocrate.
«Vous penchez pour Trump?», a relancé la journaliste. «Oui. Oui, je penche pour Trump. Il serait difficile de ne pas pencher pour lui», a répondu Hillary Clinton.
Selon la démocrate, le meilleur exemple de cette coordination a eu lieu un mois avant l’élection. Ce jour là, des mails piratés du président de son équipe de campagne, John Podesta, ont été diffusés par WikiLeaks dans l’heure ayant suivi la divulgation par la presse d’une vieille vidéo de Donald Trump dans laquelle il se vantait toucher et embrasser des femmes sans en avoir la permission.
«Ils étaient forcément prêts, ils avaient un plan. Ils ont dû recevoir un feu vert, « OK cela pourrait être la fin de la campagne de Trump, diffusez-les maintenant »», a-t-elle dit, en s’en remettant à l’enquête des autorités américaines pour faire toute la lumière sur les supposées ingérences russes.
Hillary Clinton estime aussi être «la victime de la supposition générale» selon laquelle elle devait l’emporter. «Je n’y ai jamais cru. J’ai toujours pensé que ce serait une élection serrée, parce que nos élections sont toujours serrées», a-t-elle ajouté.
Le président américain a riposté dans un tweet, tard dans la soirée du 31 mai, critiquant son ancienne rivale pour son incapacité à assumer la responsabilité de sa défaite. «Hillary la crapule rend tout le monde responsable sauf elle et refuse d’admettre qu’elle était une très mauvaise candidate. Elle accuse Facebook et même les Démocrates et le DNC [le comité national du parti démocrate]», le comité national du parti démocrate, a-t-il ainsi écrit.
Donald Trump faisait référence aux affirmations d’Hillary Clinton selon lesquelles de fausses informations ont été largement relayées sur Facebook à son sujet et que le parti démocrate ne bénéficiait pas d’un système informatique sophistiqué comme le parti républicain.
Comme elle l’avait fait précédemment, Hillary Clinton a également mis sa défaite sur le compte de l’ex-directeur du FBI James Comey, qui a brièvement rouvert le dossier de ses emails quelques jours avant l’élection. «Il balance cela et je commence tout de suite à chuter», a-t-elle affirmé, toujours réticente à se lancer dans une véritable autocritique de sa campagne. «J’ai gagné trois millions de voix de plus que l’autre», a-t-elle ainsi répété, bien qu’elle ait perdu l’élection en raison du mode de scrutin indirect américain.
Source: RT