Avec l’annonce de l’attribution du prix Nobel de la paix au Président de la Colombie, il a été souligné que M. Juan Manuel Santos l’avait remporté malgré le rejet [par les Colombiens] de l’accord de paix conclu avec les FARC. Et bien que le Secrétaire général des Nations Unies ait déclaré que cet accord ne pouvait pas échouer, nous savons par expérience que de telles déclarations expriment un vœu et non la dure réalité.
De ce point de vue, nous ne pouvons que rappeler le prix Nobel de la paix décerné à Anouar el-Sadate et Menahem Begin en 1978, puis celui accordé à Yasser Arafat et Shimon Peres en 1994, tous désormais ont rendu leur âme et sont dans l’au-delà, , alors que la terre, où leurs restes sont encore ensevelis, brûle toujours du feu des guerres et des conflits, parce que les droits n’ont pas été restitués à leurs propriétaires légitimes.
Si le prix Nobel de la paix, considéré comme le plus prestigieux de tous les prix, ne couronne plus les véritables efforts en faveur de la paix, se contentant de courir après des illusions, comment pourrions-nous désormais accorder confiance à n’importe quel prix ou distinctions, attribués le plus souvent pour des raisons sans rapport avec les objectifs annoncés ?
C’est là un problème qui pourrait expliquer ce qu’endurent les enfants de ce XXIe siècle de la politique, de la culture, de l’économie, de la société et de tous les aspects de la vie, étant donné que le langage utilisé dans tous ces domaines est désormais coupé de la réalité qu’il est censé exprimer.
C’est de là que viennent confusion et manque de crédibilité des personnes et des discours, le doute s’installant sans aucun moyen d’aboutir à des certitudes, les opinions s’égarant dans l’obscurité du chaos.
Ainsi, si nous considérons la situation syrienne sur laquelle sont braqués tous les projecteurs sur la scène régionale et mondiale, nous constatons que le langage adopté par les hauts responsables s’éloigne de la réalité et, même, se trouve en totale contradiction avec celle vécue par toutes les composantes du peuple syrien et sur chaque pouce de la terre syrienne.
À ce stade, comment une personne saine d’esprit comprend-elle le tollé soulevé par la France, la Grande-Bretagne et les États-Unis autour d’Alep ? Comment comprend-elle leurs prétendues inquiétudes pour les hôpitaux d’Alep et les enfants d’Alep, alors que ce sont eux qui ont mené la campagne contre la Syrie depuis le premier jour, ont appelé des dizaines de pays à se joindre à eux dans le groupe des prétendus «Amis de la Syrie », n’ont cessé de travailler à semer la discorde en Syrie, à la destruction de ses infrastructures, de ses écoles et de ses hôpitaux, comme ils ont travaillé au financement et à l’armement du terrorisme en territoire syrien.
Parce que à chaque fois que l’Armée arabe syrienne se trouvait sur le point d’anéantir le terrorisme dans l’une des régions du pays, nous voyions ces trois pays, précisément, devenir fous furieux et s’inviter les uns et les autres à des réunions du Conseil de sécurité, sous prétexte d’assistance humanitaire ou de trêve suivie de consultations internationales axées sur une solution politique.
Ceci, alors que des années de guerre ont prouvé qu’ils sont, eux-mêmes, les meneurs et les dirigeants de cette guerre et, aussi, que le tollé qu’ils soulèvent ne renvoie qu’à la défaite prochaine des terroristes et à leur déroute sous les coups et les sacrifices de notre Armée arabe syrienne et de ses vrais alliés.
Et alors que ledit Observatoire syrien des droits de l’homme [OSDH], lequel n’a cessé de répandre toutes sortes de calomnies terrifiantes sur ce qui se passe en Syrie, n’a enregistré aucune frappe aérienne sur un hôpital d’Alep [par les Forces syriennes et russes], voilà que John Kerry et son homologue français Jean-Marc Ayrault parlent de bombardements d’hôpitaux, de crimes de guerre et de « moment de vérité ».
C’est en tout cas ce qu’a martelé le ministre français des Affaires étrangères en parlant du vote programmé au Conseil de sécurité, ce samedi 8 octobre, quant à son projet de résolution concernant la Syrie :
« Ce vote… sera un moment de vérité, un moment de vérité pour tous les membres du Conseil de sécurité ».
Ajoutant, avec John Kerry à ses côtés :
« Voulez-vous, oui ou non un cessez-le-feu à Alep ? Et la question se pose en particulier à nos partenaires russes ».
Comprenez un moment de vérité pour la Russie et une question posée à nos partenaires russes !
Il y aurait presque de quoi rester abasourdi devant un tel degré d’atermoiements et de mises en scène des souffrances du peuple syrien, exploitées de la manière la plus odieuse qui soit.
De quelle vérité Ayrault veut-il parler au moment où la Russie et la Syrie ont consenti à un maximum d’efforts pour mettre fin à cette guerre « sur » la Syrie, tandis que les terroristes contrôlant l’est d’Alep ont ouvertement refusé tout cessez-le-feu ?
De quelle vérité Ayrault veut-il parler, au moment où la Commission d’enquête a découvert que le bombardement du convoi humanitaire à Alep est une histoire fabriquée, pour couvrir le scandale médiatique dans le monde entier contre le crime commis par les Forces américaines [*] contre notre Armée et nos soldats à Deir ez-Zor ?
La vérité a été l’une des premières victimes de cette guerre injuste «sur» la Syrie. Et comme « ils » découvrent des années plus tard que les guerres contre l’Irak et la Libye étaient injustes et sans motif légitime ou juridique, « ils » sont désormais parfaitement conscients que les hôpitaux d’Alep, les usines d’Alep et les enfants d’Alep sont les victimes de leur coopération démasquée avec le terrorisme et les terroristes, dans le but de changer l’identité et les options d’un pays ayant prouvé tout au long de son Histoire qu’il triomphe par et pour le droit.
Tout comme « ils » craignent que toutes leurs allégations, leurs dramatisations et leurs considérables efforts, ne tombent dans les poubelles de l’Histoire. Et qu’après cela, la Syrie et tous ses alliés n’allument la flamme d’une résistance éternelle qui rendra au langage ses véritables significations émanant de la réalité et non de la folie de leurs planifications et de leur oppression coutumière, à laquelle ils consacrent leurs forces médiatiques, intellectuelles et militaires, ignorant que lorsque le droit s’associe à la volonté d’un peuple, il devient une puissance invincible qui ramène les choses vers leur vérités premières.
Bouthaina Chaabane: Conseillère politique du Président Bachar Al-Assad
Sources : New Orient News ; Traduction de l’arabe par Mouna Alno-Nakhal ; Réseau international