Au moins un civil bahreïni est tombé en martyr et une centaine d’autres ont été blessés, dont 7 grièvement atteints, suite à l’assaut du régime contre la localité de Daraz, ville natale du guide religieux de la communauté chiite de ce pays l’ayatollah Issa Qassem.
Les forces du régime ont visé par des tirs de chevrotine et des bombes lacrymogènes les Bahreinis qui observent depuis près d’un an un sit-in autour du domicile de cheikh Qassem, pour empêcher son extradition.
Le domicile de Cheikh Qassem attaqué
L’assaut a été lancé au moment où les hélicoptères du régime survolaient à basse altitude le domicile de cheikh Issa Qassem, visé par des tirs de chevrotine et des gaz toxiques.
Appuyés par les chars, les forces bahreïnies ont encerclé le domicile de cheikh Qassem protégé par des civils portant des linceuls. De violents affrontements se sont déroulés à la porte du domicile de l’Ayatollah cheikh Qassem attaqué par les soldats du régime. Tous ceux qui se trouvaient dans la maison de cheikh Qassem ont été arrêtés, a affirmé une source bahreinie citée par AlManar.
Le centre bahreïni des droits de l’Homme a fait état d’un danger sur l’Etat de santé de cheikh Qassem et imputé à l’administration américaine le massacre à Daraz.
Selon l’AFP, pour justifier l’opération, le ministère bahreïni de l’Intérieur, cité par l’agence officielle BNA, a véhiculé que le lieu du sit-in était « devenu un refuge pour des personnes recherchées pour des questions de sécurité et fuyant la justice ».
Le ministère a aussi prétendu que la police a procédé à « l’arrestation de 50 personnes recherchées, des évadés de prison ou des condamnés pour terrorisme ».
Siège de la Ve flotte américaine, ce minuscule royaume gouverné par la dynastie de Khalifah depuis plus de deux siècles est secoué par des manifestations ou accrochages sporadiques depuis la répression sanguinaire en 2011 d’un mouvement de contestation animé par la majorité de la population, dont la composante chiite, réclamant une véritable monarchie constitutionnelle.
Un chèque en blanc américain
Cette agression intervient moins de 48 H après la visite de Trump à Ryad, où il s’est entretenu avec le roi du Bahreïn.
Le président américain a évité d’évoquer la question des droits de l’Homme bafoués à Bahreïn selon des organisations internationales, et s’en est pris violemment à l’Iran, accusé d’attiser les conflits dans la région.
Au roi de Bahreïn, M. Trump a dit notamment qu’il n’y aurait « pas de tensions avec (son) administration ».
A cette occasion, « Trump a donné au roi Hamad un chèque en blanc pour poursuivre la répression de son peuple », a commenté le Bahrain Institute for Rights and Democracy (BIRD) dans son communiqué.
« L’administration américaine a du sang sur les mains en fournissant sans conditions des armes au régime de Bahreïn dans sa campagne de répression de la société civile », a ajouté l’ONG.
Pour sa part, le mouvement d’opposition bahreïnie a appelé le monde et la communauté internationale à stopper le massacre contre les civils sans défense à Bahreïn.
Les affrontements entre citoyens et forces de l’ordre se sont également étendus vers d’autres villes et localités du pays. Les oulémas de Bahreïn ont appelé les Bahreinis à défendre l’Ayatollah dans toutes les régions du pays.
Ansarullah met en garde
Au Yémen voisin, le mouvement Ansarullah a fermement condamné l’agression bahreïnie contre les civils sans défense à Bahreïn. Il a mis en garde contre toute atteinte visant cheikh Qassem, affirmant que les Bahreinis ont le droit de se défendre par tous les moyens.
Le régime a déchu cheikh Qassem de sa nationnalité en juin dernier sous prétexte qu’il incite à la violence. Or, les Bahreinis mènent depuis février 2011 un mouvement de protestation pacifique, réclamant des réformes politiques dans ce petit royaume du Golfe, inféodé à l’Arabie saoudite.
Source: AlManar