Le président brésilien Michel Temer a été enregistré par un chef d’entreprise en train de donner son accord à des pots-de-vin pour acheter le silence de l’ancien chef des députés Eduardo Cunha, selon le quotidien O Globo.
Michel Temer s’est réuni le 7 mars avec Joesley Batista, un des propriétaires du groupe J&F, qui contrôle notamment le géant de la viande JBS, explique le journal.
Batista a alors expliqué au chef de l’Etat qu’il versait des sommes d’argent à Eduardo Cunha, actuellement en prison, pour acheter son silence, poursuit O Globo.
Avant d’être condamné fin mars à 15 ans de prison pour corruption, M. Cunha, autrefois l’un des politiques les plus influents du Brésil, avait oeuvré à la destitution de l’ex-présidente de gauche Dilma Rousseff.
« Tu dois maintenir ça (les pots-de-vin) », a alors répondu le président Temer, selon le quotidien.
« Le président Michel Temer n’a jamais demandé des paiements afin d’obtenir le silence de l’ex-député Eduardo Cunha. Il n’a pas participé ou autorisé aucune opération ayant pour objectif d’éviter une confession ou une collaboration avec la justice de l’ancien parlementaire », a répondu la présidence brésilienne dans un communiqué.
Le parquet général et la Cour suprême du Brésil ont expliqué ne pas avoir d’information sur cette affaire.
Batista et son frère ont signé un accord avec la justice pour obtenir une remise de peine, précise le journal.
Depuis des mois, le méga-scandale de corruption Petrobras éclabousse l’ensemble de la classe politique au Brésil.
Début avril, la Cour suprême a autorisé l’ouverture de 76 enquêtes visant une centaine de personnalités politiques de tous bords, dans le cadre de l’affaire de corruption autour du groupe de BTP Odebrecht, un des volets de l’affaire Petrobras.
Ces accusations sont issues des confessions d’ex-cadres du géant du BTP Odebrecht, au coeur du vaste système de trucage systématique des marchés publics qui a détourné plus de 2 milliards de dollars de la compagnie pétrolière d’Etat Petrobras depuis le début des années 2000.
L’opération « Lavage Express », simple enquête lancée en mars 2014, a dévoilé un vaste réseau de corruption au sein du géant public pétrolier, et est devenue trois ans plus tard la bête noire des politiques au Brésil.
Source: AFP