Damas a donné son consentement pour l’accord sur les « zones de désescalade » mais a refusé que l’ONU ou des forces internationales surveillent son application.
« Le gouvernement syrien soutient tout ce qui a été décidé dans ce mémorandum car il veut faire cesser l’effusion du sang des Syriens et améliorer leur niveau de vie, dans l’espoir qu’il sera observé par les groupes armés », a indiqué Walid Mouallem, le chef de la diplomatie syrienne dans une conférence de presse à Damas.
« Nous allons l’observer mais si une violation est perpétrée par un groupe, la riposte sera décisive », a-t-il toutefois objecté.
M. Mouallem a aussi émis l’espoir que ce document puisse réaliser la séparation entre les différents groupes de l’opposition qui avaient signé le cessez-le-feu du 30-12-2016 et les milices issues d’Al-Qaïda à l’instar du front al-Nosra (rebaptisé front Fatah al-Cham) et Daesh.
Le diplomate syrien a également refusé que l’Onu puisse jouer un rôle dans l’application de cet accord.
« Nous n’acceptons pas que les Nations unies ou des forces internationales aient un rôle de surveillance dans l’application du mémorandum » signé par la Russie et l’Iran, alliés du pouvoir syrien, et la Turquie, soutien de la rébellion.
Le mémorandum, signé jeudi 4 mai dernier, prévoit la création de quatre « zones de désescalade » en Syrie, doublées de « zones de sécurité » avec des postes de contrôle et centres de surveillance tenus conjointement par les forces des pays garants et possiblement « d’autres parties ».
M. Mouallem a affirmé qu’il pourrait y avoir un rôle, « comme l’a dit le garant russe, pour la police militaire », sans préciser s’il s’agissait de la police syrienne ou russe.
A la question de savoir pourquoi est exclue de l’accord la province de Raqqa occupée par Daesh et où la milice kurde des FDS bataille pour sa libération avec l’aide de la coalition internationale, le diplomate syrien a précisé que de nombreuses syriennes n’ont pas été incluses , en l’occurrence celles qui sont occupées par les milices issues d’al-Qaïda. » l’Etat syrien refuse de coopérer et de se réconcilier avec Daesh , le front al-Nosra et les factions qui combattent avec eux et l’armée syrienne, avec l’aide de ses alliés ne suspendra pas sa lutte contre eux », a-t-il expliqué.
Interrogé sur le rôle de la Jordanie en Syrie, il l’a mise en garde contre une intervention militaire dans son pays en assurant que « les forces jordaniennes entrées en Syrie sans coordination avec le gouvernement, seraient considérées comme des forces hostiles».
Sur la Turquie qui a signé l’accord de désescalade, Mouallem a assuré que Damas n’avait aucune confiance en son rôle depuis le début de la crise, pour la raison qu’il a été « hostile aux intérêts du peuple syrien et avait contribué à l’effusion du sang syrien ».
Mouallem n’a pas écarté l’idée que la Turquie ou tout autre garant violent le mémorandum sur la création des zones de désescalade.
Les « zones de désescalade » seront doublées de « zones de sécurité », avec postes de contrôle et centres de surveillance tenus conjointement par « les forces des pays garants » et possiblement « d’autres parties ».
En plus de l’instauration d’une trêve durable, le mémorandum vise à améliorer la situation humanitaire et à créer les « conditions pour faire avancer le processus politique ».
Selon l’AFP, plusieurs accords de trêve ou de cessez-le-feu ont échoué en six ans de guerre mais ce dernier mémorandum prévoit un mécanisme plus ambitieux grâce à ces postes de surveillance pour éviter les frictions.
Durant sa conférence de presse, le ministre syrien a répondu à une question sur l’élection d’Emmanuel Macron comme président de la France. Selon lui, la Syrie respecte le choix du peuple français, mais ne compte pas sur un rôle de la France ou de l’Europe en Syrie.
Sources: Sana, Al-Manar, AFP