Depuis le report de la visite d’État à Washington en 2013 du Président brésilien de l’époque Mme Dilma Roussef, les relations entre Brasilia et Washington se sont améliorées, mais la cyberguerre se poursuit, a déclaré à Sputnik le journaliste et écrivain américain James Bamford, spécialiste du renseignement.
L’espionnage américain du Brésil se poursuit, compte tenu de l’importance de ce pays d’Amérique du Sud, a estimé Bamford qui avait été le premier à dévoiler au grand public l’existence de l’Agence nationale de la sécurité (NSA), dont on sait maintenant, grâce à Edward Snowden, qu’elle espionne toute la planète.
« Le Brésil est un pays très important d’Amérique du Sud, et tout ce qui s’y passe concerne les autres pays », a expliqué l’interlocuteur de l’agence.
Et d’ajouter que les cyberarmes étaient à présent largement répandues dans le monde, car nombre d’États étaient impliqués dans des cyberconflits.
« Le problème est que tous sont touchés par ces conflits, chacun de nous étant connecté à Internet par des ordinateurs, des téléphones ou des maisons. Par conséquent, si une cyberattaque est lancée quelque part, si quelqu’un attaque votre communication, les communications de votre pays ou de votre ville, tout le monde est touché », a indiqué le pourfendeur des dérives de la NSA.
Selon ce dernier, à ce jour, ce sont sans doute les États-Unis qui sont en tête des pays possédant des cyberarmes.
« C’est aussi l’unique pays qui a attaqué en réalité un autre pays pour en détruire l’infrastructure physique. J’entends l’attaque américaine contre l’Iran qui a détruit les centrifugeuses pour enrichissement d’uranium de ce pays », a rappelé l’interlocuteur de Sputnik.
Telle est, selon le journaliste, l’une des définitions concrètes d’une cyberguerre, soit d’une attaque où un cyberarmement a permis de détruire des sites physiques.
« Or, il se produit dans le monde d’autres attaques. Washington accuse notamment la Russie d’intercepter le courrier électronique et de le publier aux États-Unis. Si c’était vrai, il s’agirait alors d’une autre forme de cyberattaque. Il y a aussi des cyberattaques d’ordinateurs dans le but de voler des informations etc. », a poursuivi M. Bamford.
Interrogé sur le danger que représenterait la Russie sur le plan des cyberarmements, il a estimé que chaque pays possédant de hautes potentialités dans l’informatique était potentiellement dangereux.
« Les États-Unis ont prouvé qu’ils étaient eux aussi dangereux, en attaquant notamment l’Iran. […] Les cyberpotentialités de la Russie sont très développées. […] Aussi, pourrait-on la qualifier de dangereuse, comme d’ailleurs une multitude d’autres pays », a relevé le journaliste.
Pour ce qui est des fausses nouvelles, il a estimé qu’il serait possible d’en réduire le flot, mais qu’on ne pourrait pas en finir une fois pour toutes.
« Les « fake news » ne disparaîtraient pas dans un avenir prévisible », a conclu l’expert.
Source: Sputnik