Le site nord-coréen uriminzokkiri.com a mis l’équipage du sous-marin USS Michigan en garde contre toute provocation visant le pays communiste.
« Si le submersible ose entreprendre des démarches provocatrices, il aura une fin pitoyable », lit-on sur le portail.
Toujours selon le site, la Corée du Nord dispose d’un potentiel suffisant pour transformer « porte-avions et sous-marins américains » en « pièces de métal fondu ».
Plus tôt dans la semaine, le département américain de la Défense avait annoncé que son submersible à propulsion nucléaire Michigan avait fait escale dans le port de Busan en Corée du Sud. Auparavant, le Président américain Donald Trump avait envoyé au large de la péninsule coréenne un groupe aéronaval conduit par le porte-avions à propulsion nucléaire USS Carl Vinson.
Dimanche 30 avril, la Corée du Sud et les États-Unis ont bouclé leurs manœuvres militaires annuelles conjointes, tout en poursuivant des exercices navals.
Le patron de la CIA à Séoul
Et puis dans ce contexte très tendu sur la péninsule, le directeur de la CIA Mike Pompeo s’est rendu en Corée du Sud pour une « réunion interne », selon l’ambassade des Etats-Unis.
Le Chosun Ilbo, premier quotidien sud-coréen, rapportait auparavant que M. Pompeo, nommé en février à la tête du service d’espionnage américain, était arrivé dans le week-end à Séoul et avait participé à des réunions à huis clos avec le chef du renseignement sud-coréens et des représentants de la présidence.
Citant plusieurs sources proches du renseignement, le journal affirme que le patron de la CIA a briefé ses homologues au sujet de la politique nord-coréenne de l’administration Trump et évalué la situation interne de l’administration nord-coréenne.
Le Chosun Ilbo rapporte en outre que M. Pompeo s’est entretenu des perspectives de la relation américano-coréenne dans la foulée de l’élection présidentielle sud-coréenne du 9 mai.
Un responsable de l’ambassade des Etats-Unis a confirmé que le directeur de la CIA était en Corée du Sud, mais prétendu que son programme était très limité.
« Le directeur de la CIA et son épouse sont à Séoul pour une réunion interne avec les forces américaines en Corée et des responsables de l’ambassade », a-t-il dit.
Rappelons que le président américain a suscité la consternation à Séoul en estimant que la Corée du Sud devait payer pour le bouclier antimissile américain en cours d’installation.
Le déploiement du THAAD a soulevé une forte opposition d’une partie de l’opinion sud-coréenne et suscité la colère de la Chine qui voit le dispositif comme une atteinte à sa propre souveraineté.
« Il y a des questions bien plus importantes que l’argent », affirme lundi dans un éditorial le Chosun Ilbo, qui accuse M. Trump de « saper la confiance » avec ses demandes financières.
« Les Etats-Unis doivent être conscients de la douleur et des retours de flamme suscités en Corée du Sud par le THAAD », affirme de son côté le JoongAng Ilbo en déplorant les « messages déroutants et contradictoires » de M. Trump.
Un «gars intelligent» qui a affaire à des «gens durs»
Aux yeux de Donald Trump, le dirigeant nord-coréen Kim Jong-un est un « gars intelligent » (« pretty smart ») qui est contraint d’affronter des « gens durs ».
« À vrai dire je n’ai pas envie de discuter de lui. Des gens demandent : « Est-il fou ? ». Je n’en ai aucune idée. […] Je peux vous dire ce que beaucoup de gens n’aiment pas entendre. Il était un jeune de 26 ou 27 ans, lorsqu’il a hérité du pouvoir de son père [Kim Jong-il, ndlr], lorsque ce dernier est mort. Il paraît qu’il a affaire à des gens très rudes, notamment à des généraux », a indiqué le Président dans une interview à CBS.
Malgré son jeune âge, Kim Jong-un a « réussi à prendre le pouvoir », dont, selon Donald Trump, beaucoup d’autres voulaient s’emparer. « Il est, certainement, un gars assez intelligent. Mais nous avons une situation qui dure depuis longtemps et nous ne pouvons la laisser perdurer d’avantage », a-t-il poursuivi.
Et d’ajouter que les administrations de Bill Clinton et George W. Bush devaient déjà résoudre ce problème.
Pour Donald Trump, la Chine pourrait jouer un rôle dans le règlement du problème.
« Ils [les Chinois, ndlr] ne veulent pas voir une Corée du Nord déstabilisée. Mais ils ne veulent pas qu’elle dispose d’arsenaux nucléaires », a-t-il expliqué avant de conclure que le temps montrerait si Xi Jinping pourrait avoir une influence et changer la situation.
Avec Sputnik + AFP