Des milliers de personnes ont rendu un dernier hommage mercredi dans le célèbre mausolée de la petite fille du prophète Mohammad (S) Sayeda Zeinab près de Damas aux martyrs du massacre sanglant dans le nord de la Syrie.
Au moins 150 personnes, dont 72 enfants, ont été tués le 15 avril dans un attentat barbare contre leurs bus près d’Alep alors qu’ils venaient d’être évacués des localités de Foua et Kafraya, assiégées par les rebelles et les takfiristes dans la province voisine d’Idleb (nord-ouest).
Mercredi, au mausolée de Sayeda Zeinab près de Damas, les cercueils de 52 des victimes, enveloppés d’un drapeau syrien, ont été accueillis par une foule en larmes.
« Il s’agit des victimes identifiées », a précisé un organisateur à l’AFP, alors que l’identité de dizaines d’autres corps n’a pas encore pu être établie.
Il a indiqué que les victimes seraient enterrées dans un cimetière proche du mausolée.
L’attentat a été perpétré par l’ex-branche syrienne d’Al-Qaïda, assurent les autorités syriennes.
‘De quoi est-il coupable?’
« Il n’y a pas de sentiment plus horrible », confie Abdel Salam Roummane, 19 ans, en portant la photo d’une victime: sa soeur Touqa, 6 ans, vêtue de blanc et d’un serre-tête assorti. « Notre coeur s’est brisé quand on a retrouvé » son corps, se rappelle-t-il ému.
Selon des témoins de l’attentat, les assaillants avaient attiré les gens, et surtout les enfants, en distribuant des sachets de chips, avant de faire exploser leur camion à proximité des bus.
Ravagée par la douleur, Wafaa Homsi regarde les rangées de cercueils, dont celui de sa fille Raghd, qui a perdu la vie à 13 ans.
« J’espère qu’elle est au paradis et que Dieu se vengera d’eux (les assassins) car ils ont brisé ma famille », dit-elle en sanglotant.
« Ma fille va être enterrée ici. Mon mari et deux de mes fils sont toujours portés disparus. Nous attendons d’avoir des nouvelles, n’importe lesquelles, mais des nouvelles », confie-t-elle à l’AFP.
Certains parents des défunts jettent des fleurs sur les cercueils alors que d’autres portent des photos du massacre.
« De quoi était-il coupable? », pouvait-on lire sur la photo d’un enfant.
Haïfa, vêtue de noir, éclate en sanglots en parlant de la perte de son fils Ali, âgé de six ans.
« J’aimerais faire revenir le temps en arrière et qu’Ali puisse revenir », dit-elle. Deux de ses six enfants ont également été blessés et sont soignés à l’hôpital.
L’évacuation de Foua et Kafraya, ainsi que de plusieurs localités rebelles assiégées, a été la plus vaste opération d’évacuation de localités assiégées depuis le début de la guerre en Syrie en 2011.
Source: Agences