La réticence des États-Unis à poursuivre le dialogue avec la Russie sur la Syrie n’est qu’un faux semblant, ces premiers tentant de se cacher derrière le côté humanitaire, eux qui sont largement responsables du conflit, déclare à Sputnik Didier Tauzin, général de division de l’armée de terre française et candidat à la présidentielle en France.
Alors que Daech se prépare à une bataille d’ampleur pour le village syrien de Dabiq, l’ambiance devient de plus en plus électrique sur l’échiquier diplomatique également.
Le département d’État américain a annoncé rompre son dialogue avec Moscou sur le dossier syrien, un fait regrettable mais explicable, selon Didier Tauzin, général de division de l’armée de terre française et candidat à la présidentielle 2017 en France.
« C’est extrêmement regrettable : d’une part, parce que les États-Unis et leurs alliés occidentaux sont, malheureusement, largement responsables », déplore M. Tauzin. Mais la responsabilité du chaos au Proche et au Moyen-Orient ne pèse pas sur les épaules américaines à partir d’hier ou du début du conflit syrien. Cette faute a ses racines dans les temps beaucoup plus lointains : ça traîne déjà depuis la guerre du Golfe il y a une trentaine d’années, explique-t-il. Mais le plus dramatique, ce ne sont pas ces péchés anciens, mais l’avenir qui s’annonce devant la Syrie et les parties intervenant sur son sol.
« Ensuite, c’est regrettable parce que là ça peut maintenant donner lieu au dérapage de la situation jusqu’à des événements dramatiques », poursuit le général.
C’est déjà de la triste réalité, mais ça peut encore se multiplier dans un futur proche : les civils innocents tombent victimes de la guerre, des hôpitaux sont bombardés, des villages entiers se trouvent rasés au sol… Malheureusement, dans cette guerre, il n’est pas toujours facile de faire des frappes chirurgicales, d’autant plus que l’armée syrienne n’est pas forcément équipée pour cela, pointe M. Tauzin.
« Une guerre, c’est terrible. Le mieux, c’est de l’éviter. Et d’abord d’éviter de les provoquer », souligne-t-il. « Or, ces guerres sont inventées ou provoquer essentiellement par la politique occidentale depuis trente ans. Moi, je considère que cette rupture sur ce dossier est un faux semblant. Les Américains se réfugient encore une fois derrière le côté humanitaire alors qu’ils sont largement responsables de la situation », résume M. Tauzin.
Source: Sputnik