Le bilan de l’attaque terroriste perpétrée samedi contre un convoi d’évacuation à l’ouest d’Alep s’est alourdi.
Mais les chiffres diffèrent d’un média à l’autre. Selon l’agence russe Sputnik, 118 y ont été tués et 224 blessés. Selon la télévision libanaise Al-Mayadeen, 96 martyrs est le bilan final et 200 blessés. Des sources syriennes assurent que 49 enfants en font partie. Le correspondant d’Al-Manar assure que les cadavres de 56 enfants se trouvent actuellement dans les hôpitaux d’Alep.
Rappelons que le samedi après-midi, un terroriste-kamikaze à bord d’un véhicule s’est approché de la colonne de cars garés dans le quartier Rachidine à l’ouest de la ville syrienne d’Alep avant d’actionner sa charge explosive.
« Les enfants s’étaient approchés du véhicule censé parce que des miliciens leur avaient dit qu’il distribue des sachets de chips. Alors elle a explosé dans leurs visages », a expliqué une rescapée du massacre pour l’agence iranienne Tasnim News.
Les personnes évacuées, dont beaucoup de femmes et d’enfants, attendaient leur transfert ultérieur vers un camp de réfugiés. L’explosion s’est produite près d’une station-service ce qui a déclenché un puissant incendie.
Selon Al-Mayadeen TV, la voiture, une quatre quart était bourrée d’une tonne d’explosifs. L’implication des rebelles ne fait aucun doute. D’autant que le quartier Rachidine est occupé par l’opposition syrienne soutenue par les puissances occidentales et les monarchies arabes.
«La décision et l’exécution d’un tel acte relève d’une partie influente et non d’un acte individuel », a affirmé une source syrienne pour al-Mayadeen TV.
Ce véhicule qui était présumé transporter des rations alimentaires aux enfants et aux personnes évacuées a détruit 20 ambulances qui accompagnaient le convoi.
Pas de réaction occidentale. L’Iran condamne
En Occident, aucune réaction n’a été exprimée, contrairement à ce qui s’est passé lors de la présumée attaque chimique de Khan Cheikhoun qui a été imputée sans preuve au pouvoir syrien.
Seule l’ONU a été la seule à réagir à cet attentat meurtrier.
« Les personnes responsables de cette attaque devront être traduits devant la justice », a souligné le porte-parole du Secrétaire général des Nations-Unies, Stéphane Dujarric, après avoir exprimé « les condoléances » de l’ONU « envers les familles des victimes ».
Le pape François a également eu des mots pour les victimes de la guerre en Syrie et de cet attentat dans sa traditionnelle bénédiction urbi et orbi, le 16 avril.
«Hier [le 15 avril] a eu lieu une attaque ignoble contre des réfugiés en fuite», a-t-il en outre dénoncé en référence à l’attentat de Rachidine.
Devant des milliers de fidèles rassemblés sur la place Saint-Pierre, le pape argentin a imploré Dieu d’apporter «la paix à tout le Moyen-Orient» et d’aider «tous ceux qui s’emploient activement à apporter soulagement et réconfort à la population civile en Syrie, victime d’une guerre qui ne cesse pa
s de semer horreur et mort».
Côté iranien, le porte-parole du ministère iranien des affaires étrangères, Bahram Qassem, a exprimé la solidarité de son pays avec ce crime « odieux». « Ce qui s’est passé constitue une nouvelle page honteuse des exactions odieuses et du registre noir des terroristes et de leurs parrains », a-t-il ajouté.
L’évacuation s’est pousuivie
En dépit de cette attaque meurtrière, l’opération d’évacuation a repris, annonce l’agence d’informations syrienne Sana. La première partie de cars, transportant des centaines de personnes évacuées, est arrivée à Alep.
Se référant à son correspondant sur place, l’agence Sana précise que 15 cars sont arrivés dans le quartier de Ramoussa, avant de mettre le cap sur Jibrine où les personnes évacuées seront placées dans un camp provisoire. La colonne a été précédée par des ambulances transportant des victimes de l’attentat.
Rappelons aussi qu’un accord intervenu entre l’armée syrienne et des chefs de certains groupes terroristes par le biais de médiateurs qatari et iranien a permis de commencer l’évacuation des combattants de deux villes proches de Damas, Madaïa et Zabadani, en échange de celle des habitants des villages chiites assiégés d’Al-Foua et Kefraya, dans la province d’Idleb.
En vertu de l’accord conclu entre les belligérants, les djihadistes takfiristes déployés à Zabadani et Madaïa devraient se rendre dans la province d’Idleb et plusieurs milliers d’habitants de localités chiites bloquées auront la possibilité d’aller à Alep.
Vendredi matin un convoi composé de 60 cars transportant des combattants sont partis de Zabadani. Dans le même temps, 75 cars et 20 véhicules mécanisés ont quitté Al-Foua et Kefraya avec 5 000 civils à bord, indique Sputnik.
Selon l’AFP, plus de 7.000 personnes avaient été évacuées vendredi des quatre localités syriennes assiégées : 2.200 des deux localités occupées par les rebelles.
Les localités d’Al-Foua et de Kefraya sont assiégées par des miliciens depuis plus de trois ans. Environ 20 000 habitants restent encerclés dans des circonstances dramatiques, puisque l’on parle même de morts de faim. Depuis le début du siège, 2 000 habitants, dont 400 enfants, ont été tués par les terroristes.
Source: Divers