L’objectivité et les méthodes de l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques lors de l’enquête sur l’attaque chimique présumée en Syrie et la frappe américaine contre une base aérienne qui a suivi suscitent de nombreuses questions.
Konstantin Kossatchev, président de la commission des affaires étrangères du Conseil de la Fédération (chambre haute du parlement russe), estime que l’attitude de l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC) suscite de nombreuses questions.
« Normalement, il ne doit pas y avoir de doutes eu égard à l’objectivité de l’OIAC et à la fiabilité de ses méthodes : c’est (une institution de) l’Onu. Mais, hélas, des questions demeurent à ce sujet. Ainsi, les deux groupes de travail de l’OIAC sur la Syrie sont dirigés par des Britanniques. Pourquoi ? », s’interroge le sénateur via Facebook.
Selon lui, les méthodes de l’enquête ne sont pas, elles non plus, irréprochables.
« Les prélèvements sont étudiés quelque part en Turquie. Comment, quand et où les échantillons sont prélevés et dans quels laboratoires sont-ils étudiés ? L’opinion publique est tenue dans l’ignorance à ce sujet. Les experts refusent de se rendre sur place », signale M. Kossatchev.
Selon lui, une équipe internationale d’experts devrait être déployée sur les lieux des attaques chimiques présumées pour y étudier les prélèvements.
« À présent, alors que des missiles ont été tirés sans attendre les résultats d’une enquête objective, la résistance à toute enquête objective ira croissant. Car tout témoignage contre la version principale attribuant aux autorités syriennes la responsabilité de l’attaque chimique d’Idlib se transforme automatiquement en acte d’accusation contre les États-Unis, ce qui est grave », conclut le sénateur.
Ajoutons à ce sujet que le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a déclaré aujourd’hui à l’issue d’une rencontre avec son homologue qatari que Moscou insisterait, au sein de l’OIAC et du Conseil de sécurité de l’Onu, sur l’envoi d’inspecteurs sur les lieux des incidents à Idlib et sur la base aérienne de Shayrat.
Un ex-général syrien accuse Assad de cacher des armes chimiques
Un général syrien ayant déserté l’armée gouvernementale en 2013 affirme que Damas a dissimulé à l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques plusieurs centaines de tonnes d’agents toxiques.
Le quotidien britannique The Telegraph écrit que l’ex-général syrien Zaher al-Sakat, qui ne s’est pas rendu en Syrie depuis trois ans, affirme, sans fournir aucune preuve, que Bachar el-Assad a dissimulé plusieurs centaines de tonnes d’agents toxiques.
Selon le quotidien, avant de déserter en 2013, Zaher al-Sakat a commandé une unité de guerre chimique au sein de la 5e division de l’armée syrienne. En mars 2013, il a déserté, tout en conservant des contacts avec des officiels syriens.
« Ils (le gouvernement du président syrien Bachar el-Assad) n’ont admis l’existence que de 1 300 tonnes, mais nous savons qu’en réalité ils en avaient près de deux fois plus, au moins 2 000 tonnes », a déclaré l’ex-général.
Il prétend que le stock non divulgué comprend plusieurs centaines de tonnes de sarin, des précurseurs d’armes chimiques, des bombes aériennes capables de porter des charges chimiques et des ogives chimiques pour les missiles Scud. Selon lui, un important stock de munitions chimiques a été caché dans les montagnes près de Homs et dans la ville méditerranéenne de Djableh non loin de Tartous.
Source: Avec Sputnik