Outre des centaines de milliards de dollars payés à l’administration Trump sous forme de contrats d’armements, l’Arabie saoudite se fait autrement dépouiller par Washington: selon le magazine américain Washington Examiner, l’armée saoudienne aurait promis aux États-Unis de leur livrer des « renseignements sensibles collectés sur l’Iran, la Syrie et Daech ».
Cette promesse s’inscrit dans le cadre « des coopérations sécuritaires avec la nouvelle administration US », à en croire le magazine américain qui cite un responsable « bien informé » de la Maison Blanche. « C’est une démarche qui vise à réaliser les objectifs de la coalition internationale », dit encore ce responsable.
Washington Examiner évoque ensuite les propos du sénateur républicain de la Californie, Ed Royce, qui se félicite de cette nouvelle forme de coopération sécuritaire de Riyad avec Washington qui « aiderait les États-Unis à mieux faire face à la situation actuelle en Syrie et au régime Assad ».
Le sénateur ne craint pas le ridicule quand il annonce que « Washington est reconnaissant envers Riyad qui a tout fait pour rétrécir les sources de financement des terroristes ».
L’Arabie saoudite finance depuis les attentats du 11 septembre 2001 les principaux groupes terroristes d’obédience wahhabite comme Al-Qaïda, Al-Nosra, ou encore Daech, d’après des documents de la CIA dont des pans entiers ont déjà été publiés par Wikileaks.
Royce reprend les propos du porte-parole de la coalition saoudienne au Yémen, le général Ahmad Hassan Mohammad Asiri qui voit « dans cette nouvelle coopération sécuritaire Riyad/Washington » les signes d’une « meilleure compréhension de Washington du fait que la lutte contre le terrorisme va au-delà des champs de bataille » et d’un retour du Moyen-Orient « dans l’ordre des priorités de Washington ».
Dans la mesure où le régime saoudien est le principal sponsor des terroristes de Daech, du Front al-Nosra et d’autres tendances takfiristes, un renforcement des « liens sécuritaires entre Riyad et Washington » ne pourrait signifier qu’une alliance encore plus renforcée des deux parties contre l’Iran et la Syrie.
Mais les Saoudiens oublient une chose: les renseignements livrés à Washington pourraient aussi servir de moyens de chantage contre eux. La loi ‘Jasta’ permet aux Américains victimes du 11 septembre de porter plainte contre l’Arabie saoudite et de réclamer des milliards de dollars d’indemnité, entre d’ailleurs dans ce même cadre.
Le journal égyptien Al Ahram partage ce point de vue: la frappe balistique US contre la Syrie a fait entrer le monde arabe dans une nouvelle ère, identique à celle que les Arabes ont vécu à l’époque de Bush avec son attaque contre l’Irak ou d’Obama qui est militairement intervenu en Libye.
En faisant aveuglément confiance à Trump et en lui livrant tout ce qui est entre nos mains, nous nous résignons à une chose: ce sont les Américains qui décident pour le monde arabe et ses populations. »
Avec PressTV