La frappe américaine sur une base aérienne syrienne ne peut se substituer à une véritable enquête après l’attaque chimique présumée, a déclaré mardi le chef d’Amnesty International.
« Le plus grand défi que nous avons en Syrie, la raison pour laquelle cela (la violence) continue est qu’on ne demande pas de rendre des comptes et qu’il n’y a pas de justice », a affirmé Salil Shetty à l’AFP.
« Le fait que les Etats-Unis mènent des frappes aériennes sur une base (…) ne va pas résoudre ce problème », a-t-il estimé.
Washington a lancé la semaine dernière sa première action militaire directe contre le pouvoir syrien, après l’avoir accusé d’avoir mené une attaque à l’arme chimique contre une ville rebelle qui a tué des dizaines de civils.
Mais pour M. Shetty, la réponse à cette attaque est insuffisante.
La réponse « doit s’inscrire dans le cadre d’un effort concerté beaucoup plus global pour que (les responsables) rendent des comptes. On ne peut pas simplement avoir une réaction impulsive », a-t-il déclaré en appelant à une enquête de l’ONU.
Washington a lancé des missiles sur la base aérienne d’Al-Chaayrate dans la province centrale de Homs, après l’échec du Conseil de sécurité de l’ONU à condamner l’attaque chimique présumée, la Russie s’opposant à un projet de résolution pour une enquête rapide.
Rejetant la version du raid chimique, Moscou a indiqué que l’armée syrienne a effectué une frappe contre la localité sinistrée, mais c’était contre un entretpôt d’armements où étaient stockés des agents chimiques que les rebelles ont utilisé à Alep.
M. Shetty a en outre critiqué les cinq membres permanents du conseil de sécurité.
« Au lieu de s’occuper de la paix et des intérêts mondiaux, ils font de la politique », a-t-il dit, déplorant l’incapacité de la communauté internationale « à faire respecter les droits de l’Homme ».
M. Shetty a également critiqué les tentatives du président américain Donald Trump de faire barrage aux réfugiés syriens, les jugeant « en totale contradiction » avec le souci exprimé pour les civils après l’attaque chimique présumée.
Source: Avec AFP