Le Hamas, au pouvoir à Gaza, a annoncé samedi que des « mesures radicales » seraient prises à l’encontre de Palestiniens ayant « collaboré » avec Israël, un acte passible de peine de mort, après l’assassinat d’un de ses commandants militaires.
Dans son communiqué, le porte-parole du ministère de l’Intérieur Iyad al-Bozoum, précise que ces mesures seront prises « durant les heures ou les jours à venir », laissant planer la possibilité d’arrestations, de procès ou même d’exécutions. Lors du dernier conflit dans la bande de Gaza à l’été 2014, la branche armée du Hamas avait déjà exécuté six hommes en place publique, pour des faits de « collaboration ».
Dès l’annonce la semaine dernière de la mort de Mazen Faqha, abattu devant son domicile de quatre balles tirées à bout portant à l’aide d’un pistolet muni d’un silencieux, les dirigeants du mouvement islamiste avaient pointé du doigt Israël et des « collaborateurs » palestiniens.
Dans le cadre de leur enquête, les autorités gazaouies ont fermé dans la foulée le seul point de passage des personnes de Gaza vers les territoires palestiniens occupés en 1948, avant de le rouvrir partiellement. Cette mesure semble viser à éviter toute exfiltration de personnes qui pourraient être impliquées dans ce meurtre.
Samedi, elles ont annoncé autoriser les humanitaires étrangers de l’ONU et de la Croix-Rouge à entrer et sortir de l’enclave « compte tenu des besoins en aide humanitaire à Gaza ».
Pour les autres, les restrictions restent en place: seuls les malades sortant pour recevoir un traitement ou les proches de prisonniers en route pour les visiter pourront sortir à condition d’avoir moins de 15 ans ou plus de 45 ans. « Les cas humanitaires urgents seront examinés individuellement, ont-t-elles ajouté.
Gaza est soumise depuis dix ans à un blocus terrestre, aérien et maritime de la part d’Israël et plus des deux tiers des deux millions de Gazaouis sont tributaires d’une aide étrangère.
Selon l’Organisation mondiale de la santé, des dizaines de patients palestiniens ont manqué des rendez-vous médicaux en Israël en raison de ces restrictions. Une coalition de 133 ONG de défense des droits de l’Homme a appelé jeudi le Hamas à ouvrir de nouveau le point de passage.
Le Coordinateur spécial des Nations unies pour le processus de paix au Moyen-Orient (UNSCO) a suspendu ses missions dans la bande de Gaza « jusqu’à nouvel ordre », a indiqué vendredi une source proche de cette organisation.
Les restrictions imposées par le Hamas nuisent, selon la même source, au travail des humanitaires dans l’enclave.
Source: Avec AFP