Des dizaines de militants de diverses nationalités venus en Egypte pour participer à une marche internationale vers Gaza ont été interpellés par les autorités égyptiennes, certains ont ensuite été expulsés et d’autres relachés, ont fait savoir mercredi des représentants du collectif « Global march to Gaza ».
Malgré tout, « la marche internationale continue (….) des milliers de participants sont déjà arrivés en Egypte, prêts à pour partir à Arish demain et continuer à pied vers Rafah », a assuré le collectif dans un communiqué publié jeudi.
« Nous espérons pouvoir travailler avec les autorités égyptiennes (…). Nos priorités sont les mêmes : demander la fin du génocide palestinien », poursuit le communiqué.
Israël a pressé mercredi les autorités égyptiennes d’interdire tout “acte de provocation » pro-palestinienne sur leur territoire et toute « tentative d’entrée à Gaza ».
Tout en réaffirmant l’importance des pressions sur Israël pour lever le blocus du territoire palestinien, les autorités égyptiennes ont fait savoir mercredi que toute forme d’action pro-palestinienne organisée par des « délégations étrangères » exigeait une « autorisation préalable ».
Parallèlement à la « Global march to Gaza » qui tablait sur 4.000 participants d’une cinquantaine de pays, un grand convoi de bus, la caravane « Soumoud », réunissant plus d’un millier de personnes traverse actuellement la Libye sous les vivats de la population locale après être partie de Tunis pour rallier la bande de Gaza.
Plus de 200 militants venus de différents pays pour la Global March – dont des Américains, Australiens, Autrichiens, Hollandais, Espagnols, Français, Marocains, Tunisiens ou Sud-Africains – ont été interpellés ces derniers jours à leur hôtel ou retenus à leur arrivée à l’aéroport du Caire ces derniers jours, selon Seif Abu Kishk, un porte-parole du collectif.
« Honte à vous, honte à vous, vous avez vendu Gaza pour des dollars », ont chanté des militants algériens expulsés sur le tarmac de l’aéroport du Caire, dans une vidéo postée sur le compte Instagram de la délégation algérienne de la Global March.
«On m’a refoulée directement de l’aéroport du Caire, malgré la présentation de tous mes papiers et malgré le fait que j’ai déclaré être venue comme touriste», a témoigné une participante marocaine, vidéo à l’appui, dénonçant un traitement arbitraire malgré la présentation de justificatifs financiers et de documents valides.
Parmi les personnes refoulées figure la militante Jamila El Azouzi, dont le rapatriement a été confirmé par sa famille et relayé par la militante marocaine Sara Soujar.
« Déportation illégale »
La délégation des Pays Bas a condamné sur Instagram « la déportation illégale et le traitement inhumain des militants néerlandais pacifiques (…) venus participer à une mission humanitaire ».
Un avocat mobilisé pour le collectif a transmis à l’AFP une vidéo montrant des militants expulsés, chantant en français à bord d’un avion retour : « Le monde est solidaire avec toi… Gaza, Gaza ».
« Des dizaines de citoyens grecs » ont été interceptés à l’aéroport « bien qu’ils aient présenté toutes les pièces justificatives requises, respecté la loi et suivi les procédures », ont été « détenus à l’aéroport pendant dix heures » puis relâchés « grâce aux pressions politiques et juridiques », a pour sa part affirmé la délégation grecque dans un communiqué.
Le collectif « Global March to Gaza » a assuré mercredi au cours d’une conférence de presse avoir envoyé « il y a plusieurs semaines » une demande d’autorisation officielle au Caire et dans les ambassades des différents pays impliqués, mais « sans réponse officielle » jusqu’à présent.
« On attend une prise de position de l’Etat français et de l’Etat égyptien mais personne ne répond clairement », a déclaré à l’AFP Catherine Le Scolan-Quéré la porte-parole de la délégation française.
La Global March prévoit de traverser en bus le Sinaï, une région désertique sous haute surveillance, aux routes ponctuées de barrages militaires, pour rallier la ville d’Arish, à plus 350 km à l’est du Caire puis de marcher sur les 50 derniers km jusqu’à la partie égyptienne de Rafah.
La guerre qui perdure depuis 20 mois dans la bande de Gaza, a fait près de 200 mille martyrs, blessés et disparus, et détruit cette petite enclave, alors que la pression des puissances internationales s’est cantonnée aux condamnations verbales.