Les dirigeants européens ont poussé un soupir de soulagement après qu’un candidat centriste pro-UE a remporté l’élection présidentielle roumaine dimanche dernier.
Malgré la victoire du candidat centriste pro-UE en Roumanie, les résultats de ces élections, ainsi que ceux en Pologne et au Portugal, ont mis en évidence la montée remarquable des forces populistes de droite en Europe.
Selon un rapport publié par le journal britannique Financial Times, « la rhétorique de ces forces a commencé à s’aligner ouvertement sur celle du président américain Donald Trump, leur donnant un élan électoral accru dans des pays qui jusqu’à récemment étaient immunisés contre cette tendance ».
Roumanie : la victoire de Dan masque la montée en puissance de la droite
Les dirigeants européens ont poussé un soupir de soulagement après que Nicoshor Dan, mathématicien et maire réformiste de Bucarest, a battu le nationaliste George Simion au second tour de la présidentielle.
« Malgré sa défaite, Simion, qui se décrit comme le candidat de Trump, a reçu 46 % des voix, alors que l’on s’attend à ce que son parti, l’Union pour l’unité roumaine (AUR), bénéficie des turbulences économiques et politiques à venir », selon le journal.
Mise en garde européenne contre les dérives populistes
Le président français Emmanuel Macron a déclaré que « les Roumains ont choisi la démocratie, l’État de droit et l’Union européenne », mais des observateurs, comme Dimitar Bechev, chercheur au Carnegie Endowment for International Peace, ont averti que « le succès actuel pourrait ne pas se répéter la prochaine fois si les libéraux échouent ».
Portugal : le parti Chega progresse dans un paysage politique de droite en pleine mutation
Lors des élections parlementaires portugaises, le parti d’extrême droite anti-immigration Chega a réalisé des gains sans précédent et pourrait prendre la deuxième place après le dépouillement des votes externes.
Bien que le nouveau Premier ministre de centre-droit, Luis Montenegro, ait nié toute volonté de coopérer avec Chega, il a évité de le réaffirmer, affirmant que « le dialogue doit être dans l’intérêt national ».
Pologne : un second tour décisif entre nationalistes et centristes
En Pologne, le maire de Varsovie, pro-UE, Rafał Czaskowski, a remporté le premier tour, mais avec une courte avance sur le candidat nationaliste Karol Navrotsky, ce qui ouvre la voie à un second tour serré le 1er juin.
L’avenir de l’agenda de Tusk est en jeu
Si Czaszkowski gagne, cela ouvrira la porte au programme de réformes du Premier ministre Donald Tusk, notamment sur l’indépendance de la justice. Une victoire de Navrotsky pourrait conduire à une paralysie politique et éventuellement à un retour au pouvoir du parti Droit et Justice (PiS) avant 2027.
L’extrême droite : essor rapide et normalisation de la rhétorique MAGA
Dans les trois pays, les élections ont montré une tendance populiste croissante, avec un net déclin de la popularité des partis traditionnels. Marcin Duma, directeur de l’IBRiS en Pologne, a déclaré que « les électeurs ont donné un carton jaune aux coalitions au pouvoir, en particulier en Pologne, où les candidats des principaux partis n’ont reçu que 61 % des voix ».
« Au Portugal, les socialistes ont obtenu leur plus faible résultat depuis 1987, alors qu’une victoire de la droite pourrait leur permettre de modifier la Constitution pour la première fois depuis le retour de la démocratie », selon le Financial Times.
Trump : La présence absente en Europe
Simeon, Ventura et Navrotsky ont tous joué sur leur proximité idéologique avec Trump, Navrotsky se vantant d’avoir une photo de lui avec lui avant l’élection.
En fait, l’un des candidats polonais, Sławomir Menczyn, a obtenu 15 %, tandis que Grzegorz Braun a obtenu 6 %, malgré sa campagne extrémiste, qui comprenait une rhétorique xénophobe et antisémite, et des accusations criminelles, notamment l’extinction des bougies de Hanoukka au parlement avec un extincteur.
La gauche est en déclin, tandis que la droite avance avec un discours conservateur
Chaskovskiy se déplace encore plus à droite, après avoir appelé à une réduction de l’aide aux réfugiés ukrainiens et abandonné certaines de ses positions en faveur des droits LGBTQ, ce qui lui fait perdre le soutien des groupes progressistes.
« En revanche, Nicoshor Dan est considéré comme un réformateur économique mais un conservateur social, tandis que Chega au Portugal rejette l’intervention de l’État et appelle à une réduction de ses pouvoirs constitutionnels », selon le journal britannique.
L’humeur européenne est anti-establishment et accueille favorablement le discours de Trump
Les résultats des trois élections montrent que la droite populiste en Europe progresse rapidement, capitalisant sur une rhétorique anti-establishment et anti-élite qui s’aligne sur la vision de Trump.
Alors que des sociétés comme le Canada et l’Australie ont rejeté ce discours, il semble que l’Europe continue d’accueillir les messages de MAGA à bras ouverts.
Source: Médias