Après avoir déclaré que « les Houthis » l’ont supplié pour mettre fin aux frappes aériennes contre le Yémen, pour expliquer l’accord de cessez-le-feu conclu avec Sanaa, le président américain Donald Trump a fait l’éloge des combattants yéménites assurant qu’ils étaient courageux et avaient infligé des pertes à l’armée américaine.
« Ils ont essuyé de frappes fortes mais ils disposent d’une grande capacité pour supporter les frappes, ils ont supporté ceci et ont fait preuve d’un grand courage », a-t-il déclaré mercredi depuis la Maison Blanche.
Des responsables américains ont révélé jeudi l’ampleur des pertes américaines dans les offensives lancées contre le Yémen qui ont récemment abouti à un accord entre les deux parties.
Ils ont révélé pour la NBC que « la guerre contre les Houthis a coûté aux États-Unis plus d’un milliard de dollars depuis mars dernier ».
Ces responsables ont expliqué que la guerre a coûté à l’armée américaine » des milliers de bombes et de missiles, la destruction de sept drones et le naufrage de deux avions de chasse ».
Washington a admis qu’un avion de chasse avait été coulé et qu’un autre avait disparu, tous deux des F-18, du porte-avions américain USS Harry Truman en mer Rouge.
Les forces armées de Sanaa ont déclaré avoir réussi à abattre les deux appareils.
Dans une interview accordée à NBC, un responsable américain estime qu’il est clair que « l’administration cherchait un moyen de sortir de cette campagne contre les Houthis. »
Il a expliqué qu’il est difficile de mesurer le succès des raids américains, car « les drones envoyés pour déterminer les résultats des bombardements ont été abattus par les Houthis ».
« Il n’y a pas de forces américaines sur le terrain au Yémen qui puissent évaluer l’efficacité de la campagne », a-t-il ajouté.
En outre, ces responsables ont souligné que « les efforts déployés sous Trump contre les Houthis ont eu un coût élevé et épuisé les stocks américains ».
Des rapports militaires américains avaient rendu compte que plus de mille sites ont été bombardés depuis mars 2024, causant la mort d’un certain nombre de chefs yéménites.
Mais en dépit de l’intensité de cette campagne elle n’a pas réalisé l’objectif déclaré qui s’illustre par « la restitution de la liberté de navigation e mer Rouge », selon des déclarations de l’armée américaine.
Les compagnies internationales de transport avaient suspendu leur passage par la mer Rouge où transite 12% du commerce maritime lorsque les forces yéménites ont entamé leurs frappes contre des navires israéliens, réclamant de mettre fin à la guerre et au blocus israéliens meurtriers contre la bande de Gaza.
Après la conclusion de l’accord parrainé par Oman, elles ont insisté qu’il n’inclut pas les frappes contre les navires ou les sites israéliens.
Interrogé sur l’accord conclu entre Sanaa et Washington par le site web de la chaine qatarie al-Jazeera, le chercheur stratégique Giorgio Cafiero, directeur de la Gulf Studies Foundation, assure que Trump ne veut pas que son second mandat soit accompagné d’un nouvel engagement militaire au Moyen-Orient. « L’administration Trump préfère concentrer ses efforts sur la confrontation avec la Chine plutôt que de se réengager dans les conflits de la région », a-t-il souligné
« Les Houthis n’ont pas montré de recul notable à la suite des bombardements, mais ils ont subi des pertes dans leur arsenal et leurs armes, ce qui les a peut-être incités à accepter l’accord de trêve parrainé par le Sultanat d’Oman », selon lui.
Cafiero pense aussi que Riyad « se sentira soulagé » par l’accord, car il « apaise les tensions au Yémen et assure la stabilité dans le pays, ce qui est conforme aux efforts du Royaume pour réaliser les plans de transformation économique dans le cadre de la Vision 2030 ».
Source: Médias