Le 28ème sommet de la Ligue arabe qui sera inauguré ce mercredi en Jordanie est loin de réunir les dirigeants arabes au complet.
Selon le chercheur jordanien, Zarar al Bastanji, interviewé par Fars, le sommet arabe ne déboucherait sur rien, si ce n’est sur davantage de combats en Syrie et de nouvelles concessions à Israël. « Les peuples arabes n’attendent plus rien de ce sommet qui a complètement jeté aux oubliettes le principe si cher aux Arabes et aux musulmans qui était la lutte contre Israël ».
L’analyste revient sur » de profondes divergences qui déchirent les rangs des régimes arabes « , divisions qui existent à « l’un des pires moments de l’histoire de la région visée par une multitude de complots ».
« Ces complots veulent tout bonnement nous faire oublier le danger d’Israël et orienter notre opinion vers des conflits à caractère confessionnel, conflits qui ne sont pas réels et se basent sur des affabulations ».
L’expert jordanien dénonce ensuite « les complices arabes des grandes puissances » qui saisiront sans nul doute l’occasion de ce sommet » pour se faire valoir aux yeux de leurs maîtres occidentaux » et « mettre de l’huile sur le feu des conflits existants ».
Pour Al Bastanji, Riyad fera tout pour faire de la déclaration du sommet « un réquisitoire anti-iranien », mais « l’Égypte et l’Irak et l’Algérie tenteront de contrer la rhétorique folle de Riyad ».
Selon cet expert, le roi Abdallah II a largement compté sur ce sommet « pour colmater la brèche budgétaire » dont le Royaume souffre, d’où « la cérémonie en grande pompe consacrée à accueillir le roi saoudien Salman ».
Mais les difficultés économiques ne sont pas les seules raisons qui expliquent la tenue de ce sommet en Jordanie.
« En effet Amman tente depuis quelque temps de se rapprocher de la Russie. Des contacts entre les officiers jordaniens et syriens sont de notoriété publique et tout ceci semble avoir des impacts non désirables pour Amman. Depuis quelque temps les violences terroristes frappent les frontières nord de la Jordanie et Abdallah II craint que Riyad ne cherche à l’impliquer plus directement dans la guerre en Syrie. L’aide économique que Riyad veut allouer à Amman est loin d’être gratuite et cette aide pourrait revenir trop chère ».
Avec PressTV